3 jours à Quiberon, de Emily Atef - How to talk to girls at parties, de John Cameron Mitchell - Une prière avant l’aube, de JeanStéphane Sauvaire
Fatiguée, Romy Schneider se repose pour quelques jours en cure dans un hôtel à Quiberon. Son amie allemande Hilde la rejoint et l’accompagne pour un shooting avec un photographe ami et une interview avec un journaliste du Stern… C’est à deux jours d’échanges entre l’icône Romy Schneider et ces deux hommes, ponctués de sorties en forme d’incartades, que la réalisatrice de
L’étranger en moi nous convie. Un film certainement tout sauf mal intentionné ou voyeur, contrairement à ce qu’affirme ces derniers jours sa fille, choquée par la représentation de sa dépendance à l’alcool et aux médocs, pourtant de notoriété publique. Biopic plutôt à part, 3 jours à Quiberon s’intéresse en effet plus à l’intime et aux dilemmes de l’actrice, entre image publique et vie privée, ou entre carrière et présence auprès de ses enfants, qu’aux histoires concernant ses choix de rôles ou ses amants, supposés ou véridiques. Avec tact, il évoque le doute et la fragilité, grâce à un scénario qui la montre à la fois vivante, généreuse, expansive, mais aussi malheureuse. Marie Bäumer dispose ici d’un rôle tout juste immense, dépassant largement la troublante ressemblance physique. Dans un magnifique noir et blanc, Emily Atef met en scène le malaise, l’envie de vivre, et la difficulté de faire confiance. Elle magnifie les paysages de rivages, met en scène une virevoltante séance photo. Si on peut lui reprocher d’en faire peut- être un peu trop dans la démonstration de l’humanité de Romy, elle parvient tout de même, grâce à son actrice, à rendre un peu de sa fascination.