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Heure du naufrage, 18 h 22. Nous sommes le samedi 6 avril, l’OL vient d’encaisser un troisième but à domicile face à Dijon, alors lanterne rouge du championnat de France, et sombre dans les profondeurs d’une mer qui n’aurait pas même effrayé un radeau de fortune. Il est question d’une équipe qui n’avait plus gagné le moindre match en Ligue 1 depuis le mois de janvier. Qui n’avait plus marqué de but à l’extérieur depuis décembre. Qui n’avait plus inscrit trois buts dans le même match en championnat depuis août. Et qui devrait lutter jusqu’au bout pour obtenir son maintien dans l’élite. Performance d’autant plus notable que les Bourguignons étaient menés depuis la 37e seconde du match. Le navire, battant pavillon décinois depuis son changement de port d’attache en 2015, avait bien connu quelques voies d’eau ces dernières années, mais les fuites avaient jusqu’alors toujours été colmatées. Insubmersible le disait- on avec l’aplomb des temps révolus. Son équipage a été le premier à quitter le navire. Pourtant, quelques valeureux matelots le composent. Mais aucun n’a su sortir les rames pour tirer les autres des flots. Que dire du capitaine – de pédalo répétaient inlassablement certains –, dont on reconnaîtra le courage de rester à la barre malgré l’inéluctabilité de son sort, à présent scellé pour de bon. En dehors de quelques soirées de gala où on le vit enfiler son uniforme d’apparat, jamais il ne sut tirer le meilleur de ses moussaillons. Mais la responsabilité revient encore à l’armateur, qui n’a eu de cesse de vanter la perfection de son bateau, de la proue à la poupe, sans jamais remettre en cause un fonctionnement hérité d’une décennie dorée mais de plus en plus jaunie. Jadis respecté et craint, il semble aujourd’hui dépassé, tout juste bon à remettre une couche de peinture fraîche sur la coque au lieu de ramener le vaisseau en cale sèche afin de lui faire prendre un nouveau départ. Difficile dans ces conditions d’imaginer retourner voguer en haute mer la saison prochaine lorsque l’on se retrouve au bord de la noyade collective… dans un verre d’eau. Rassurez- vous, Bernard Pivot n’est pas la seule figure lyonnaise active sur Twitter. Tiens, pensez à Brice Fournier. Alumni de la cultissime série Kaamelott, l’interprète de Kadoc ( le cousin de Karadoc, NDLR) touche- à- tout. Il a ses quartiers dans le premier arrondissement où se tient son restaurant de viande, véritable maison hantée pour végétariens – Delicatessen. Mais le bonhomme est également un adepte du Twitter à l’ancienne qui aime balancer ses opinions sans s’autocensurer. Favorable au mouvement des Gilets jaunes, vous pouvez le retrouver chaque samedi pour des interventions assaisonnées du type : « Du coup si un jour le mouvement des # giletsjaunes s’essouffle réellement et qu’ils sont vraiment 30000 à défiler, il dira quoi @ CCastaner? “Ils sont entre – 12 et – 15 ? ” » . Avec son public de 10 300 abonnés, il fait partie des meubles de la Twittosphère qu’il fréquente depuis 2009. est un Si vous préférez des réactions moins à fleur de peau, suivez le compte d’une autre icône lyonnaise : Bernard Devert. Le prêtre et fondateur de l’association Habitat et Humanisme manie à la perfection l’art de l’équilibriste politique. Il peut aimer tour à tour un tweet de Gérard Collomb et de son rival le président de la Métropole David Kimelfeld. À l’échelle locale, cela le rapproche d’un médiateur de l’ONU. Religieux du genre social- libéral, Devert arrive à se retrouver sur certains sujets avec le conservateur proche de la Manif pour Tous Tugdual Derville. Mais le best of de l’icône lyonnaise demeure – n’en déplaise aux profs d’histoire – l’animateur star Stéphane Bern. Poids lourd avec 455 000 abonnés et un fan- club digne d’un Alexandre Astier, on ne pouvait pas l’oublier. Même si son compte le localise à « Paris, France » et que la moitié du pays ignore probablement que la coqueluche des amateurs de têtes couronnées est bien née à Lugdunum même.