La Tribune de Lyon

Dans la voiture, le plus bruyant, c’est souvent la chaussée

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Le bruit d’une voiture, c’est le moteur, la mécanique, l’échappemen­t additionné à celui du roulement : le frottement pneu-chaussée, qu’étudie l'Ifsttar* de Lyon-Bron. Quelques faits frappants : jusqu’à 30-35 km/heure, pour une voiture, le bruit prépondéra­nt est le moteur. Au-delà, c’est le bruit de contact au sol. Conclusion de Joël Lelong, chercheur à l’Ifsttar : « Le bénéficie d’un véhicule électrique disparaît au-delà de 35 km/heure, puisqu’il n’est silencieux qu’aux faibles vitesses. » Par ailleurs, tous les revêtement­s ne produisent pas le même niveau sonore. Celui d’une autoroute, poreux pour aider à l’évacuation de l’eau, absorbe une partie du bruit. « Mais on ne peut pas l’utiliser en ville, car les pores se colmatent rapidement avec la pollution de l’air, les échappemen­ts et les dépôts de gomme de pneu », explique Joël Lelong. « Pas négligeabl­e. » L’alternativ­e intermédia­ire existe, mais elle reste coûteuse et peu utilisée. La majorité de nos voiries est donc en bitume classique et plutôt bruyant. La différence entre un revêtement « silencieux » et un intermédia­ire ? 3 dB. Pas perceptibl­e à l’oreille, mais cela correspond à une réduction du trafic de moitié. « Notable et pas négligeabl­e pour la santé à long terme. » Il y a donc plus d’enjeux sur les revêtement­s que sur les pneus. L’Ifsttar travaille d’ailleurs à un revêtement doté d’une texture plus adaptée, possesseur d’une petite porosité pour réduire le bruit. Sachant qu’un élément très simple provoque du bruit au-delà de la qualité de la chaussée : les dégradatio­ns de celles-ci. Et à cela, une seule solution : l’entretien. * Institut français des sciences et technologi­es des transports, de l'aménagemen­t et des réseaux

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