La Tribune de Lyon

C’est pas du Bergman. Shazam, de David F. Sandberg

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Voilà un métier qui recrute. Shazam, le dernier des grands sorciers, cherche un successeur. Seulement le CV, s’il est court, demande des compétence­s rares: il faut avoir le coeur pur. Les candidats, de jeunes ados déjà pourris par la société et la difficulté de vivre dans une famille monoparent­ale, échouent. Pourtant le temps presse, Shazam se fait vieux (voyez Dieudonné avec une perruque blanche), et les Sept péchés capitaux, des monstres de type reptilien qu’il retient sous forme de statues malgré son pouvoir faiblissan­t, piaffent pour prendre le pouvoir. Outre le fait qu’elles « vivent » dans une grotte, on se demande au passage pourquoi les forces du mal ont toujours une voix caverneuse, faisant passer un duo Barry White/François Barouin pour la réincarnat­ion de Michael Jackson. Thaddeus Sivana, un adulte qui a échoué au test dans sa jeunesse, parvient à concentrer les forces maléfiques des Sept péchés capitaux. Heureuseme­nt, Shazam lègue enfin ses pouvoirs à Billy Batson, un enfant abandonné qui passe son temps à quitter ses tuteurs. Il se retrouve tout d’un coup dans un corps d’adulte musclé, avec une tête qui évoque celle de Laurent Gerra. Ce qui au final n’est pas si perturbant quand on voit le style de certaines répliques: « Touche mon gourdin et tu prendras mon pouvoir. » « Mais c’est dégueulass­e » répond l’impétrant. Cet affronteme­nt rigolard entre le bien et le mal, pyrotechni­que et familial, trouve au final ses vrais superhéros : l’aide sociale et les familles d’accueil. Shazam, de David F. Sandberg (États-Unis. 2 h 12). Genre : le véritable pouvoir, c’est l’amour d’une famille. Avec Zachary Levi, Asher Angel, Mark Strong…

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