La Tribune de Lyon

Bonne nouvelle

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On reproche souvent à la presse de ne diffuser que

de mauvaises nouvelles. Ce n’est pas toujours le cas. Ainsi, le Café Anne est en soi une bonne nouvelle. En tout cas, le jour où nous avons eu l’idée de nous y arrêter. Un bon copain, un ciel clair, tout autant que la salle baignée de lumière du jour et un appétit à rogner les pieds de la table ; le Café Anne a l’avantage de se dissimuler dans une rue tranquille du quartier d’Ainay ( donc deux fois tranquille), à deux bénédicité­s de la plus belle église de Lyon. Pas de panique, les deux piliers de soutien issus du sanctuaire des Trois Gaules sont par essence ignifugés depuis 2 000 ans. Le plateau de jeu est posé, il ne reste qu’à lancer les dés. En entrée, une simple terrine maison, montre qu’on n’est pas obligé de jongler avec le foie gras et le ris de veau pour ennoblir le pâté. Un petit ajout de marc de beaujolais à la préparatio­n ( gène), des cornichons bien « scrountch » , un mesclun de salade bien assaisonné… Bonnasse.

Nous voilà à l’essence du bistrot de quartier, mais en plus malin, plus moderne. L’autre entrée du jour, des asperges parsemées de scarmorza ( ce n’est pas un autre nom pour la mafia, mais un fromage fumé), pistaches et vinaigrett­e citronnée, dénote une marque de joyeuse contempora­néité apportée aux classiques, sans pour autant se lancer dans une cuisine bistronomi­que hitchcocki­enne aux beautés glacées. La cuisse de poulet provient d’un volatile cuit entier, farci sous le pot de beurre à l’ail des ours, « contisé » comme dirait Robuchon. Carrément bonnasse, comme l’aïoli – cuisson juste des légumes et du cabillaud, et sauce assez aillée pour carboniser un Nosferatu – ou encore la crème brûlée au safran du final. Anne en cuisine – la même que l’enseigne – est manifestem­ent un nid de bonnes idées, à base de produits locaux, avec l’épaule de cochon basse températur­e, polenta, céleri aux baies roses, les lasagnes de veau, chanterel les et chou, le fi let de bar et coquillage­s, la tarte citron, pâte sablée au cacao… Antoine, au service, dégage une empathie immédiate. Bref, de très bonnes ondes tellurique­s et caloriques, comme dirait vot re voyante extra- glucide.

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Anne Travaux et Antoine Fargeau.

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