L’édito de François Sapy
La dynamique ne faiblit pas : au dernier trimestre de l’année dernière, près du quart des emplois privés créés en France l’ont été dans notre région. Auvergne Rhône- Alpes, entraînée par la dynamique Métropole de Lyon, devient la locomotive de l’emploi en France.
À lire le dernier point de conjoncture régional
réalisé par l’Insee, il est même permis de rêver d’une région sans chômage. Jugez plutôt, tous les chiffres sont édifiants. Le nombre d’emplois salariés a progressé de 5 % dans la région depuis fin 2010, soit un point de plus qu’au niveau national.
La différence entre la région et le reste de
la France est encore plus marquée si l’on se limite aux seuls emplois privés, en excluant les fonctionnaires. Alors que beaucoup prévoyaient la fin de l’industrie, notre région, la plus industrielle de France, prend sa revanche en dominant le marché de l’emploi en France. C’est un beau pied de nez aux Cassandre.
Autre chiffre éloquent : le taux de chômage. Celui- ci avait atteint un pic dans la région, en franchissant en 2015 la barre symbolique des 9 % de la population active. Il ne cesse de baisser depuis, pour s’être fixé à 7,5 % de la population active fin 2018. Là aussi, nous sommes singulièrement mieux placés que la moyenne française, qui se situe à plus de 8,5 %.
Et cette dynamique ne devrait pas changer de sitôt. Près de 21 000 entreprises ont été créées dans la région au cours du dernier trimestre 2018. C’est un record absolu. En un an, le nombre de créations d’entreprises a progressé de 14,5 %.
Ce contexte nouveau, pour paradoxal que cela puisse paraître, va créer de nouvelles obligations pour nos décideurs politiques.
Prenez une actualité récente : l’implantation de la société informatique Onepoint dans la Métropole. Onepoint, qui connaît une croissance stratosphérique, vient de créer un centre d’innovation à Lyon, où elle envisage de recruter… 500 personnes d’ici à 2025. Autant dire qu’elle va avoir un mal fou à trouver les bons spécialistes dans le contexte régional florissant qui est le nôtre. Si rien n’est fait pour accompagner la pénurie de compétences qui se profile, la chute sera encore plus rude ici qu’ailleurs.