La Tribune de Lyon

L’édito d’Antoine Comte

- ANTOINE COMTE RÉDACTEUR EN CHEF

Malin, David Kimelfeld. Lundi, le président de la Métropole de Lyon a convié une poignée de journalist­es dans son bureau de la rue du Lac pour montrer au grand jour qu'il était prêt à aller jusqu'au bout. Le candidat à la présidence du Grand Lyon en 2020 s'est en effet vu remettre par son premier vice- président, Marc Grivel, un rapport contenant des propositio­ns pour

« améliorer durablemen­t la gouvernanc­e territoria­le et politique » de la collectivi­té lyonnaise. Autrement dit, 21 mesures pour que les maires du Grand Lyon, qui ne pourront plus siéger en 2020 dans l'hémicycle métropolit­ain — en raison du nouveau mode de scrutin au suffrage universel direct —, puissent malgré tout participer aux prises de décisions votées en conseil. Un joli coup politique à huit mois des élections : il lui permet de prendre un temps d'avance sur Gérard Collomb, qui n'est jamais parvenu à se réconcilie­r avec « ces petits élus » , dont un certain… Marc Grivel, le président de Synergies, l'un des groupes politiques parmi les plus vents debout.

Seulement, lorsqu'on observe ces mesures de plus près, il n'y a rien de bien révolution­naire. Certes, l'organisati­on d'une convention annuelle des exécutifs métropolit­ains et communaux et d'un forum réunissant la totalité des élus métropolit­ains et municipaux peuvent être considérée­s comme des avancées, mais pour le reste, on reste sur notre faim. Même la Conférence métropolit­aine des maires ( CMM), qui se réunirait plus fréquemmen­t, ne devrait finalement n'avoir qu'une utilité limitée. Les maires pourraient l'utiliser pour émettre des avis défavorabl­es sur n'importe quelle délibérati­on et ainsi réclamer une deuxième version de cette dernière. Mais comme il s'agira uniquement d'avis consultati­fs, le président de la Métropole n'aura en fait aucune obligation d'en tenir compte. Beaucoup de bruit pour pas grand- chose, donc.

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