La Dame Blanche de la Croix- Rousse
ertains mythes nourrissent à jamais l’imaginaire collectif. Parmi les légendes urbaines qui ont fait couler beaucoup d’encre et hanté bon nombre de cauchemars, celle de la Dame Blanche est sans doute l’une des plus répandues. Fée ou sorcière, messagère bienveillante ou auto- stoppeuse fantôme annonciatrice d’accident mortel… les récits populaires contés autour du feu varient d’une province à l’autre. Mais aujourd’hui, on retient surtout le côté sombre et malfaisant de ce personnage énigmatique. Hollywood s’en est d’ailleurs emparé en sortant, au printemps dernier, La Malédiction
Cde la Dame Blanche, film d’horreur dans lequel un spectre en robe de mariée, coincé entre l’Enfer et le Paradis, s’en prend aux enfants.
Moins romanesque mais tout aussi étrange, notre Dame Blanche lyonnaise serait apparue à la Croix- Rousse dans la première moitié du XIXe siècle. L’histoire, rapportée en 1840 par un correspondant du journal local Le Réparateur, a traversé les siècles et se transmet encore aujourd’hui dans des visites guidées spécialisées dans l’occultisme.
À l’époque, la Croix- Rousse était une ville à part entière — elle ne sera rattachée de force à Lyon qu’en 1852, en même temps que Vaise et La Guillotière — et un rempart séparait les deux communes à l’emplacement du boulevard actuel. Selon la légende, c’est sur ces hauteurs qu’un soldat aperçut La Dame Blanche à plusieurs reprises.
Une première fois, elle passa près du guet tenant dans ses mains une coupe remplie d’eau.
— Qui vive !, interpella le fantassin, surpris par cette mystérieuse présence. La Dame Blanche disparut.
Elle se présenta une deuxième fois,