La piétonnisation, à la fois « casse- gueule » et trop timide ?

La première réunion de concertation sur la piétonnisation de la Presqu’île s’est déroulée la semaine passée. Le rectangle compris entre les deux fleuves et les places Bellecour et Terreaux deviendra piéton un samedi par mois à partir du 21 septembre en guise de test. Il existe trois scénarios, du plus timide au plus « sévère » :

• le premier s’appuie sur une Presqu’île désignée « zone à trafic limité » : seule la circulation des transports publics, des services d’urgences, des riverains serait permise. Les rues de la Barre et Grenette demeureraient circulables en zone 30. Un autre outil serait utilisé : les « zones de rencontre » , où les piétons sont autorisés sur la chaussée et bénéficient de la priorité sur les autres véhicules, pour lesquels la vitesse est limitée à 20 km/ h. Ce premier scénario permettrait d’écarter 40 à 50 % du trafic actuel, soit 6 000 véhicules ( sur 18 000 journaliers).

• le deuxième scénario verrait les zones de rencontre basculées en aires piétonnes. Cela supprimerait 84 places de stationnement. • enfin, le troisième étendrait les zones piétonnes dans les rues perpendiculaires à la rue de la République et du côté des Célestins. 280 places de stationnements seraient enlevées.

Et les Pentes ?

Dans la salle a émergé une certaine déception de ne pas voir la Presqu’île piétonnisée dans son entier. Trop timide ? David Kimelfeld en convenait : « À mes yeux, A et B ne sont pas très ambitieux, C commence à devenir intéressant » . Trop timide aussi, le périmètre ? La maire du 1er Nathalie Perrin- Gilbert a plaidé pour une extension au pied des Pentes, « au moins jusqu’à la rue Leynaud » . Le volet commerces suscite aussi les inquiétudes : plomber l’accès voitures risque de priver certaines enseignes d’une clientèle qui ne peut venir autrement ( 12 % des déplacements se font en voiture en Presqu’île, contre 28 % en transports en commun, et 60 % à vélo ou à pied).

David Kimelfeld a laissé tous les scénarios ouverts, renvoyant à la concertation le soin de trouver les équilibres. « Peut- être aurons- nous un scénario D ! C’est un sujet hypercompliqué et “casse- gueule ” » . Un comité technique sera mis en place à la rentrée pour suivre l’expérimentation. Les trois options de piétonnisation à l’étude en appellent peut- être une quatrième ?