La Tribune de Lyon

À table. Maison Barbet : du lard ET du cochon

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Barbet, pour le reste du monde, c’est du rouget ou une race de chien ancêtre du caniche. Mais à Lyon, Barbet, c’est un peu Clovis ou Vercingéto­rix pour l’histoire de France. La grand- mère Lulu fut en effet une fameuse mère lyonnaise. Le mouchoir de poche nappes à carreaux s’appelle aujourd’hui Chez Hugon, où règne toujours Arlette Hugon, autre mère Lyonnaise entrée dans la mythologie. Deux des petits enfants, Julien et Claude qui ont hérité du mojo Barbet, à base de bonne cuisine familiale aux accents lyonnais. Après le Café de la gare à Brignais et les Frères Barbet à Oullins, voici depuis juin la maison Barbet à Vourles, petit village à 20 minutes de Bellecour qui hésite encore entre frange urbaine et campagne. Bref, il y a là des champs et de la PME. Pour expliquer l’univers Barbet, imaginons qu’il existe

une échel le de 1 à 10 a l lant de macrobioti­que à orgie. Barbet, c’est 9/ 10 avec les félicitati­ons du jury. D’ailleurs quand on voit le physique de Claude Barbet, on sent bien qu’il ne cuisine pas de la purée de carotte pour danseuses classiques. En entrée, vous pouvez toujours jouer la provoc’ en demandant une petite salade verte sans sauce avec une Évian, mais il y a mieux à faire que d’être mis en orbite pour postuler au titre de premier Lyonnais sur la Lune. Il y a par exemple la terrine maison, rustique et pas du tout minimalist­e ( vous voyez les mains de Teddy Riner).

Tomahawks. Du comme chez mémé du temps où on tuait le cochon à la ferme. On a aussi des rillettes de saumon comaques accompagné­es de bon pain grillé. À moins d’être suicidaire, ce sont évidemment des assiettes à partager. Pour continuer, on a raté les « tomahawks » de cochon grillé, une côte de porc dont l’os dépasse comme un manche, en rupture de stock. Mais on n’a pas déterré la hache de guerre pour autant, puisqu’à la place on a hérité de la poitrine du même animal. Chez les humains cela ferait un sacré décolleté. De larges tranches épaisses, bien grillées ; on n’a pas réussi à terminer l’escadrille de petites pommes de terre, dorées, avec la peau, survolant une sauce vierge qui, bien puissante, n’avait pourtant pas l’air d’être une perdrix de l’anné. On peut aussi taper dans de la côte de boeuf, un enchaîneme­nt pur beurre aillé escargots et grenouille­s. Bref, on vient pour se faire plaisir, cuisine à intellect au placard, le tout arrosé d’une chouette carte des vins. On vote Barbet.

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