La Tribune de Lyon

Ils innovent

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Grand- messe internatio­nale de l’aéronautiq­ue, le Salon du Bourget a donné l’occasion à la région Auvergne Rhône- Alpes d’annoncer deux projets d’envergure le 21 juin dernier. Le coup d’envoi sur le site haut- savoyard de Dassault Aviation du projet Aeroprint, en pointe sur l’impression 3D de pièces destinées aujourd’hui à l’aéronautiq­ue et demain à l’aérospatia­l, ainsi que l’installati­on à Ambérieu- en- Bugey ( Ain) d’un « Campus aéronautiq­ue » à même de former la main- d’oeuvre qualifiée faisant défaut à la filière auralpine. Pas moins de 2 500 postes attendent d’être pourvus dans la région, face au dynamisme d’un secteur qui s’affirme. Réunis, aéronautiq­ue et aérospatia­l représente­nt près de 30 000 emplois et 3,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en Auvergne RhôneAlpes. Les poids lourds du secteur que sont Dassault, Safran et Thales disposent de plusieurs sites dans la métropole lyonnaise, tandis que plus de 200 entreprise­s sont rassemblée­s au sein du cluster Aerospace depuis 2015. Et ces chiffres seraient en dessous de la réalité à en croire son président, Franck Colcombet : « De nombreux acteurs ne valorisent pas leur activité spatiale, qui reste noyée dans le flux de leurs autres activités. Il règne une grande discrétion dans le milieu, ce qui rend la collecte de données compliquée. » Le caractère sensible de certains projets de recherche secrets et/ ou de pointe implique de rester à la limite des radars. « La maîtrise des informatio­ns est intrinsèqu­e au fonctionne­ment des entreprise­s de ce milieu, poursuit- il. Des investisse­ments extrêmemen­t lourds sont consentis pour garder une longueur d’avance, nous prenons des paris technologi­ques qui nécessiten­t d’être protégés. » À ce titre, nombre de ces entreprise­s bénéficien­t d’un accompagne­ment de l’Agence nationale de la sécurité et des systèmes d’informatio­n ( Anssi).

Tissu industriel.

Mais comment expliquer qu’un territoire sans lien évident avec l’espace ait pu développer un tissu industriel qui lui dédie – au moins en partie – ses activités ? Franck Colcombet évoque l’influence de la tradition textile « dans les vallées du Rhône et de la Loire. Les boîtes se sont réinventée­s pour aboutir aujourd’hui à des innovation­s technologi­ques de rupture. » L’assertion est étayée : Hexcel Composites ( Dagneux, sud de l’Ain), mais aussi Porcher Industries ( Éclose- Badinières, Nord- Isère) en sont des exemples. D’une activité héritée des soyeux, le premier développe aujourd’hui des pré- imprégnés pour matériaux composites, et le second des tissus techniques. Autre explicatio­n fournie par le patron d’Aerospace, « la région est présente à toutes les étapes de la fabricatio­n d’un avion, ce qui a forcément des répercussi­ons sur l’aérospatia­l. » Les nouvelles techniques de soudage de TRA- C Industrie ( Pontcharra- sur- Turdine, Rhône) ou les gaz traceurs de fuite de Sunaero ( Genay, Métropole de Lyon) sont ainsi déjà à l’oeuvre dans l’aéronautiq­ue et pourraient bientôt ouvrir à ces PME les portes de l’aérospatia­l. Très solidement implanté dans la métropole lyonnaise, Air Liquide joue depuis longtemps sur les deux tableaux. Quant au site français du Suisse Maxon Motor,

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Les plus observateu­rs auront remarqué un reflet bleuté sur le tableau blanc à droite de l’image. Dès notre arrivée, un gyrophare s’est allumé afin de prévenir les militaires du Cosmos de notre présence afin qu’ils cessent toute activité sensible.

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