L’épineux dossier de l’ex- collège Maurice- Scève
6 rue Louis- Thevenet, Lyon 4e
Voilà un an que l’ex- collège
Maurice- Scève cristallise tensions et espoirs. Dans cet ancien établissement scolaire désaffecté depuis 2013, environ 250 migrants vivent dans des conditions précaires. Ouvert à la base pour une quarantaine de mineurs isolés instal lés dans les Pentes, le squat a par la suite accueilli des personnes aux profils divers ( adultes, demandeurs d’asile, femmes avec enfant, etc.). Problème ? Le site doit prochainement être vendu à Vinci Immobilier. Espéré pour 2022, le programme prévoit l’ins talla tion de la Maison de l’en fance et de la jeunesse, un jardin belvédère et surtout 93 appar te ments dont 28 loge ments sociaux et d’autres à « prix abor dables » . La Métro pole de Lyon, propriétaire des lieux, a offi ciel le ment assi gné les rési dents en justice pour une expul sion, tout en cherchant des solutions d’hébergements pour ceux relevant de sa compétence ( mineurs, etc.).
« Double langage » .
Mais sur place, le collec tif de soutien composé d’associations et d’habitants grogne. Selon eux, la Métropole se préci pite et utilise « un double langage » en aidant les migrants via l’in ter ven tion d’as so cia tions et l’amé na ge ment du site tout en les pour sui vant en justice. « Faux » , répond un proche collaborateur de David Kimelfeld, président de la Métropole et maire du 4e arrondissement. « Depuis le début, on explique qu’il va falloir quit ter les lieux car un programme immo bi lier se prépare. Il faut arrê ter de cari ca tu rer : on n’ex pulse pas des migrants pour construire des appar te ments pour les riches. Le quar tier a besoin de ces loge ments ! » . Le conflit doit désormais se régler en justice. Lors de la dernière audience, en juillet dernier, l’avocate des migrants Me Marie- Noëlle Fréry a requis 18 mois de délai avant l’expulsion pour reloger les résidents. Le tribunal doit rendre sa décision le 24 septembre. Pour couronner le tout, le candidat aux éléctions métropolitaines de 2020 François- Noël Buffet vient de déposer un recours gracieux contre la décision de vente de la Métropole, s’interrogeant sur la délibération et le prix de vente ( 12,2 millions d’euros). Quoi qu’il en soit, la vente ne devrait pas être signée tant que le collège sera occupé.