La Tribune de Lyon

L’invité. Marie- Catherine Aune : « On n’a pas l’habitude de voir des chefs parler de pâtes »

- PROPOS RECUEILLIS PAR VÉRONIQUE LOPES

Il y a cinq ans la marque italienne Garofalo était rachetée par Panzani. Basée à Lyon, la création et la direction de la marque sont gérées par MarieCathe­rine Aune, qui a réussi à faire progresser de 400 à 3 000 tonnes par an les ventes en France. De quoi permettre à Panzani d’arriver en tête des ventes sur ce segment de marché, en s’appuyant entre autres sur plusieurs chefs lyonnais.

Peu de gens savent que le groupe Panzani est lyonnais, comment l’expliquez- vous ?

« En effet, si Jean Panzani a créé la marque à Niort en 1940, depuis les années 1960 le siège est à Lyon et il n’en a pas bougé. Même si Panzani a été racheté par Ebro Foods, un groupe espagnol ( n° 1 de l’alimentair­e en Espagne, N. D. L. R.) tout se décide encore à Lyon aujourd’hui. Le seul petit changement qui a eu lieu en juin dernier c’est le déménageme­nt du siège : Panzani était historique­ment au 4 rue Boileau en face du musée Guimet et aujourd’hui nous avons racheté les anciens bureaux de Merck, au 37 rue Saint- Romain, dans le 8e arrondisse­ment à Monplaisir. Environ 300 personnes y sont rassemblée­s et gèrent les activités des marques Panzani, Lustucru et Garofalo. C’est très lyonnais finalement de rester discret. On ne le sait pas non plus mais sur la dizaine de sites industriel­s en France, trois usines de production dédiées aux pâtes fraîches sont installées autour de Lyon : à Saint- Genis- Laval, à Lorette, dans la vallée du Gier et à Communay. Cette dernière a ouvert il y a sept ans pour suivre la cadence, car ce segment de marché qui comprend les gnocchis à poêler, raviolis et tortellini, augmente de 10 % par an.

Avec un tel potentiel et savoir- faire de la pâte sèche, pourquoi avoir racheté une marque italienne comme Garofalo ?

Garofalo est une marque indépendan­te. Elle était présente jusqu’alors de manière confidenti­elle sur le marché français. Sur les 400 000 tonnes de pâtes vendues par an en France, Garofalo ne faisait que 400 tonnes avant que Ebro Foods ne la rachète et confie à Panzani son développem­ent français. Alors qu’en Italie c’est une référence de la pâte premium. Aujourd’hui, le marché des pâtes est assez stable, sans grande variation. Mais nous constatons que l’état d’esprit des consommate­urs français est très différent des autres pays. Il y a une culture de la gastronomi­e et un amour des produits qui est hors norme. Nous avons voulu prouver qu’il est possible de consommer de la pâte différemme­nt, lorsque c’est un beau produit, qui a une histoire et un terroir.

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