La Tribune de Lyon

Piétonnisa­tion de la Presqu’île : les commerçant­s très mitigés

- DAVID GOSSART

es trois premiers samedis de piétonnisa­tion de la Presqu’île viennent de s’achever sur un bilan globalemen­t positif, nuancé néanmoins par quelques points de contraste. À l’évidence, le calme sonore et olfactif apporté a permis au dispositif de marquer des points. Il aura fallu malgré tout quelques ajustement­s au fil des samedis, notamment en instaurant davantage de contrôles aux entrées du périmètre pour s’assurer que ceux qui y pénètrent sont bien autorisés à le faire. Sans oublier également de renforcer la vigilance sur les deux roues motorisés qui se sont faufilés. Ce qui peut interroger sur une éventuelle pérennisat­ion du dispositif, puisque la Métropole de Lyon souhaite installer des bornes automatiqu­es rétractabl­es afin de ne plus mobiliser du personnel de sécurité privée. Cela rejoint un autre point remonté du terrain : la difficulté à s’approprier la route pour des piétons qui en sont tout de même « chassés » régulièrem­ent par les vélos, bus… qui continuent de circuler.

LDouble comité.

D’ailleurs pour le troisième samedi, le 26 octobre dernier, la Métropole a demandé aux opérateurs de trottinett­es de brider leurs véhicules à la vitesse du pas. « C’est problémati­que mais vers 15- 16 h, les gens commencent à s’approprier la chaussée, l’ambiance devient alors vraiment piétonne » , remarque Olivier Michel, le président de l’associatio­n des commerçant­s My Presqu’Île, pour qui le bilan du test est difficile à tirer. « Ça dépend de la typologie de commerces. Pour le luxe, la clientèle aisée, le moyen- haut de gamme, on a plutôt des retours négatifs et des avis défavorabl­es. Le mass market, les commerces de flux avec un petit panier, la restaurati­on, ils sont par contre plutôt gagnants. » Pour My Presqu’Île, une éventuelle pérennisat­ion du dispositif ne pourra se faire sans être accompagné­e de réflexions « urbanistiq­ues de fond sur le centre- ville : sur les questions de logistique, de stationnem­ent… Il faut un vrai projet en phase avec le parcours commerçant » . Le comité de suivi et le comité politique du projet devraient se réunir prochainem­ent pour un premier bilan global. Il reste encore deux dates de tests à caler avant la fin de l’année. Il se pourrait qu’au moins l’une des deux soit un jour de semaine, permettant d’intégrer dans les essais les livraisons aux commerces du centre- ville.

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