La Tribune de Lyon

Le resto de la semaine. Court- Bouillon : du sel, du sucre et du bon esprit

-

Étonnammen­t, la plupart des restaurant­s ne pensent pas à annoncer leur ouverture en prévenant la presse, notamment Tribune de Lyon, pourtant de renommée mondiale. Si bien que nous sommes obligés d’entretenir un réseau d’espions pour connaître les nouveautés, « facebooker » tout en surveillan­t les stories des instagramm­euses. Or voilà, CourtBouil­lon nous a écrit, CV joint. Sérieux, modeste mais pas timide. Merci du tuyau, on n’est jamais mieux servi que par le plombier lui- même, et surtout, on a beaucoup aimé. Concernant le pedigree local de ces Tourangeau­x passés par la Corrèze ( RIP Jacques Chirac), le chef Clément a travaillé, entre autres, à la Cour des Loges et au Centre de Georges Blanc. Margo a animé la case pâtisserie chez Pierre Orsi. De fait, ce couple sucrésalé pallie un des défauts inhérents aux petites structures. Une majorité de chefs se désintéres­se des desserts. Ici, non seulement les voilà remis à niveau, comme ne serait- ce que notre moelleux au chocolat teinté de verveine, fort en cacao, joli, pas du tout relégué au rayon des accessoire­s.

Entrée- plat- dessert. Plutôt que la formule déjeuner entrée/ plat culminant à 15 euros, on vous incite fortement, quitte à vous mettre deux tapes sur la tête, à prendre le menu complet avec le dessert, ce qui nous mène à… 17 euros. Faites le calcul. Évidemment on reviendra pour le menu du soir où le « Sablé framboise, cédrat confit, gingembre, ganache montée ivoire » et le « Crémeux/ foin, abricots rôtis au miel de Corrèze, pain de Gênes » promettent une danse lascive. Le foie gras ( équipé d’une gelée de groseille au porto),

d’une apparence plus proche du marbre rose que de la terrine, est délicieux. À l’aise comme en Corrèze. Le taboulé de quinoa et de saumon fumé ( fumet des Dombes) présenté comme un tartare, coiffé d’une émulsion au fenouil avait du tempéramen­t, des saveurs fruitées, puissantes et nettes. Et pourtant, on est au bistrot. Simple, mais contempora­in et plein d’esprit. Comme la pintade dans son jus, attendrie par ce qu’on suppose être une cuisson sous vide à basse températur­e, accompagné­e d’une purée de céleri. Margo, à l’accueil et à la sommelleri­e ( outre ses activités pâtissière­s) provoque une empathie immédiate. Bref, un mouflet qui quittait le restaurant accompagné de son père résumait nos propos : « Merci, c’était trop bon » .

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ?? Margo et Clément proposent une cuisine bien pensée, de l’entrée au dessert.
Margo et Clément proposent une cuisine bien pensée, de l’entrée au dessert.

Newspapers in French

Newspapers from France