Transports. Tunnelier : comment « Coline » va grignoter le métro B entre Oullins et Saint- Genis

Coline donnera ses premiers coups de dent en direction d’Oullins à la fin du mois. Le tunnelier, dont c’est le nom de baptême, va ainsi progresser depuis SaintGenis- Laval à raison de 200 mètres par mois, tout en s’allongeant au fil d’un chantier qui mobilise 100 entreprises et 150 personnes 24 h/ 24. Au fur et à mesure de son avancée sur 2,5 km dans un tunnel de 8,5 m de diamètre, le tunnelier s’allongera d’une à cinq remorques, pour atteindre 122 mètres et 2 200 tonnes. Il progressera en s’appuyant sur un total de 8 799 « voussoirs » , des structures d’ 1,80 m de large sur lequel s’appuiera progressivement le tunnelier pour appuyer son avancée. Mais creuser le sous- sol a tendance à le fragiliser : pour consolider sa progression, Coline va non seulement grignoter, mais aussi renforcer en injectant de la boue de bentonite, une argile diluée dans de l’eau et qui fige dès qu’elle s’immobilise.

100 000 euros par jour d’arrêt. Cette progression va produire 650 m3 quotidiens de matériaux récupérables, qui seront recyclés après avoir été triés notamment par système de tamisage. Au total ce sont 170 000 m3 de déblais qui seront évacués, dont 30 000 réutilisés sur le chantier. De même, 2 000 m3 d’eau par heure seront traités par l’usine, l’équivalent d’une piscine olympique. Du coup, ce sont pas moins de vingt personnes qui chapotent en permanence le tunnelier : pilote, opérateurs de tapis, de la centrale de traitement des boues… Et gare aux gaffes : un jour d’arrêt pourrait coûter pas moins de 100 000 euros. Dans un an, le chantier sera démonté quand le tunnelier se sera éloigné vers Oullins. Le chantier achevé, la ligne B aura deux stations supplémentaires ( Oullins centre et Saint- Genis- Laval Hôpitaux Sud) pour un budget Sytral de 391 millions d’euros. Sa mise en service est attendue pour juin 2023.