L’édito d’Antoine Comte
Sommes- nous en train de revivre le triste remake de 1995 ?
Les plus jeunes d'entre nous ne s'en souviennent sans doute pas, voire n'en ont peut- être jamais entendu parler, mais l'alliance politique qu'avait passé Charles Millon, l'ancien président RPR de la région RhôneAlpes avec le Front national pour s'assurer une majorité, résonne encore dangereusement aujourd'hui. En fait, cet accord politique de la honte ne serait pas complètement de l'histoire ancienne pour certains candidats aux élections municipales et métropolitaines du mois prochain.
Les rumeurs d'un rapprochement entre la droite et l'extrême droite se font en effet de plus en plus insistantes dans plusieurs communes de notre métropole, comme à Givors et Saint- Priest notamment. En témoigne le malaise d'Agnès Marion, la candidate RN à la Mairie de Lyon lorsque la question lui a été posée par Tribune de Lyon la semaine dernière en direct sur le plateau de l'émission politique de BFM Lyon.
Son incapacité à confirmer, ou bien au contraire à démentir la possibilité qu'aucun candidat LR ne se présente face à la tête de liste RN à Givors, Antoine Mellies, et qu'en échange le parti de Marine Le Pen en fasse de même pour épargner le maire sortant LR de Saint- Priest, Gilles Gascon, en dit long sur la porosité qui existe à nouveau entre les deux partis.
Pire encore, du côté de Vénissieux, Christophe Girard, le candidat de la droite, déjà soutenu par le parti chrétien démocrate, reconnaît dans nos colonnes ( voir page 17) avoir rencontré le patron du RN départemental, mais dément tout accord de second tour. Pour le moment.
Des affinités plus qu'inquiétantes entre une droite de moins en moins républicaine et un Rassemblement national de plus en plus fréquentable.