Bouclage du périph’ : pourquoi les pro- Collomb le défendent autant
Directeur de campagne de Gérard Collomb et patron de Lyon Pacr Auto, la sociéte quie gére les plus gros parkings du centre-ville, Louis Pelaez défend bec et ongles le projet de bouclage du périphérique. Selon lue, l'agrument écologique que l'on oppose a cette infrastructure est une manipulation
Tous les candidats aux élections métropolitaines semblent vouloir la peau de la voiture. Elle va disparaître du centre- ville de Lyon ?
LOUIS PELAEZ : Je ne crois pas du tout que l’on aille vers la piétonnisation complète du centre et de la Presqu’île. Il faut arrêter de se raconter des histoires, il y aura toujours des voitures. D’autant plus qu’elles sont de moins en moins polluantes. On est très sensible à la qualité de l’air, mais en réalité, les voitures polluent de moins en moins et la qualité de l’air en ville s’est beaucoup améliorée depuis les années quatre- vingt ou quatre- vingt- dix.
Certes, mais nous avons eu plus de trente jours d’alerte pollution l’année dernière… Pourquoi ne pas piétonniser totalement l’hypercentre, notamment la Presqu’île ?
Parce que c’est incompatible avec la ville telle qu’elle est construite et les usages. On est obligé de garder des voitures en Presqu’île, ne serait- ce que pour traverser la ville d’est en ouest. On n’a pas le choix. Qu’on le veuille ou non, la voiture est un moyen de transport important, voire indispensable. On ne pourra jamais répondre aux besoins de tous avec les seuls transports en commun ou les voitures partagées. Peut- être qu’un jour les voitures disparaîtront, mais il ne faut pas l’envisager pour demain. Ceux qui disent le contraire font miroiter une utopie mensongère.
Vous n’imaginez même pas que sa place soit fortement réduite ?
Je n’ai pas dit cela. Il peut y avoir un mélange de solutions pour la réduire. Certaines rues de la Presqu’île peuvent être totalement piétonnisées, d’autres peuvent l’être de façon alternée… Il faut garder une flexibilité en fonction des usages et des besoins de chacun. On pourrait par exemple interdire la circulation sur les quais du Rhône à certaines heures. La posture idéologique consistant à interdire les voitures dans le centre- ville aurait pour effet de tuer certains commerces. Comment fait- on nos courses ? Comment livre- t- on les commerces ? Dans une zone ancienne comme la Presqu’île, c’est un problème épineux. D’ailleurs, des voitures, il y en a de plus en plus : la liste d’attente de LPA dépasse aujourd’hui 3 000 personnes. Il faut compter entre 18 et 36 mois pour disposer d’un abonnement.
À quoi ce phénomène est- il dû ?
L’attractivité de la Métropole fait que les prix de l’immobilier augmentent et que les gens viennent de plus en plus loin pour travailler ici. Depuis dix ans, 355 000 personnes supplémentaires n’habitent