La Tribune de Lyon

Bouclage du périph’ : pourquoi les pro- Collomb le défendent autant

- PROPOS RECUEILLIS PAR FRANÇOIS SAPY

Directeur de campagne de Gérard Collomb et patron de Lyon Pacr Auto, la sociéte quie gére les plus gros parkings du centre-ville, Louis Pelaez défend bec et ongles le projet de bouclage du périphériq­ue. Selon lue, l'agrument écologique que l'on oppose a cette infrastruc­ture est une manipulati­on

Tous les candidats aux élections métropolit­aines semblent vouloir la peau de la voiture. Elle va disparaîtr­e du centre- ville de Lyon ?

LOUIS PELAEZ : Je ne crois pas du tout que l’on aille vers la piétonnisa­tion complète du centre et de la Presqu’île. Il faut arrêter de se raconter des histoires, il y aura toujours des voitures. D’autant plus qu’elles sont de moins en moins polluantes. On est très sensible à la qualité de l’air, mais en réalité, les voitures polluent de moins en moins et la qualité de l’air en ville s’est beaucoup améliorée depuis les années quatre- vingt ou quatre- vingt- dix.

Certes, mais nous avons eu plus de trente jours d’alerte pollution l’année dernière… Pourquoi ne pas piétonnise­r totalement l’hypercentr­e, notamment la Presqu’île ?

Parce que c’est incompatib­le avec la ville telle qu’elle est construite et les usages. On est obligé de garder des voitures en Presqu’île, ne serait- ce que pour traverser la ville d’est en ouest. On n’a pas le choix. Qu’on le veuille ou non, la voiture est un moyen de transport important, voire indispensa­ble. On ne pourra jamais répondre aux besoins de tous avec les seuls transports en commun ou les voitures partagées. Peut- être qu’un jour les voitures disparaîtr­ont, mais il ne faut pas l’envisager pour demain. Ceux qui disent le contraire font miroiter une utopie mensongère.

Vous n’imaginez même pas que sa place soit fortement réduite ?

Je n’ai pas dit cela. Il peut y avoir un mélange de solutions pour la réduire. Certaines rues de la Presqu’île peuvent être totalement piétonnisé­es, d’autres peuvent l’être de façon alternée… Il faut garder une flexibilit­é en fonction des usages et des besoins de chacun. On pourrait par exemple interdire la circulatio­n sur les quais du Rhône à certaines heures. La posture idéologiqu­e consistant à interdire les voitures dans le centre- ville aurait pour effet de tuer certains commerces. Comment fait- on nos courses ? Comment livre- t- on les commerces ? Dans une zone ancienne comme la Presqu’île, c’est un problème épineux. D’ailleurs, des voitures, il y en a de plus en plus : la liste d’attente de LPA dépasse aujourd’hui 3 000 personnes. Il faut compter entre 18 et 36 mois pour disposer d’un abonnement.

À quoi ce phénomène est- il dû ?

L’attractivi­té de la Métropole fait que les prix de l’immobilier augmentent et que les gens viennent de plus en plus loin pour travailler ici. Depuis dix ans, 355 000 personnes supplément­aires n’habitent

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France