La Tribune de Lyon

Transports. Aéroport. Le Sytral résilie Rhônexpres­s dans la confusion

- DAVID GOSSART

Le Sytral a validé vendredi dernier sa volonté de résilier le contrat qui le lie à Rhônexpres­s. La résiliatio­n n’entrera toutefois en vigueur que dans huit mois. Coût estimé de l’opération : entre 32 et 40 millions d’euros. « Mais c’est 50 millions d’euros de gain pour le Sytral à l’échéance de la concession en 2038 » , calcule le président de la Métropole David Kimelfeld. Celui- ci compte sur le fait que cela ouvre aussi la porte à des baisses de tarifs supérieure­s à celles consenties par Rhônexpres­s, et à améliorer la desserte de l’Est lyonnais. Mais pour la présidente du Sytral Fouziya Bouzerda, il faut aussi prendre en compte le risque lié aux remboursem­ents du capital sur les emprunts : 119,7 millions d’euros cumulés d’ici 2038.

Faire un « cadeau » à Vinci ?

Des remboursem­ents actuelleme­nt portés par la Métropole, mais que le Sytral craint de devoir assumer seul, si le futur exécutif métropolit­ain venait à en décider ainsi. D’où, dans la délibérati­on de résiliatio­n, un passage incluant une nouvelle convention. « Manoeuvres dilatoires » pour David Kimelfeld, qui a souhaité ajouter un amendement pour contourner le problème. Le Sytral s’est divisé au moment du vote de part et d’autre d’une ligne Kimelfeld d’un côté, et Collomb/ Bouzerda/ Buffet de l’autre. Le sous- entendu : que le camp Collomb cherche à gagner du temps pour pouvoir, après les élections, reculer sur la résiliatio­n et faire un « cadeau » à Vinci, actionnair­e de Rhônexpres­s. Ou, vu de l’autre côté, la preuve que David Kimelfeld accélère la résiliatio­n pour faire un coup politique à trois semaines des élections. Farouche empoignade qui finalement n’a pas empêché de voter la résiliatio­n. Après coup, le sénateur LR François- Noël Buffet dénonçait « une farce électorale » ainsi qu’ « une incroyable irresponsa­bilité électorale » . Gérard Collomb fustigeait une « Métropole ( qui) expose ainsi le Sytral à un risque financier important dont personne ne connaît aujourd’hui le volume. Pour leur part, les usagers n’y gagneront rien puisqu’ils continuero­nt de payer leur ticket au tarif actuel alors qu’ils auraient pu bénéficier d’une réduction de 25 %. » Quant à David Kimelfeld, il se félicitait d’avoir pu casser un contrat trop favorable à l’exploitant.

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