Masques. Wair reprend son élan pour l’après- Covid - Interview. Odile Dubreuil : « Nous devons faire face à une situation de stress inédite »
C’est une période paradoxale que vit l’entreprise lyonnaise de masques filtrants Wair. En phase de relance après une période économique difficile, Wair n’est pas en mesure de surfer sur le Covid- 19 alors même que le port de masque est une préoccupation centrale. En fait, elle ignore si la protection qu’elle propose est suffisante. « Nos masques filtrent jusqu’à 100 nanomètres, soit 0,1 micron. Personne ne sait me dire avec certitude la taille du virus Covid. Et puis si le postillon dans le masque sèche, peut- il migrer du filtre ? Et quoi qu’il en soit, il serait illégal d’affirmer qu’on le filtre sans avoir été certifié par un organisme vérificateur » , explique à Tribune de Lyon Philippe Corre, l’un des six actionnaires à avoir repris l’entreprise en redressement à sa fondatrice, Caroline Van Renterghem, en mars 2019. Nouvelles orientations. Wair a indiqué clairement sur son site web que ses masques ne protégeaient pas du Covid- 19. « Certains nous ont écrit pour nous dire leur déception et demander à être remboursés. Et d’autres veulent au contraire l’acheter quand même car se protéger contre le pollen, les polluants, c’est mieux que rien » . Le moment permet en tout cas de préparer l’après- Covid, qui devrait coïncider avec les nouvelles orientations de Wair : être plus performants sur la vente en ligne, et se tourner vers les métiers à environnement pollué. « Un professionnel du BTP de la baie de Somme vient de nous commander 25 masques » , confie Philippe Corre. Wair espère donc que la sortie du confinement coïncidera avec une forte demande, notamment des pros. « À ce moment- là, les cartes seront rebattues » .