La Tribune de Lyon

Lieux et gens de pouvoir.

- R. K.

Politique. Après les chars, la peur des pastèques Métropole. 40 communes, 24 maires : les bizarrerie­s du nouveau conseil

Verts à l’extérieur, rouges à l’intérieur ? L’image, pourtant signée Le Pen père a été reprise par des représenta­nts de partis républicai­ns ces derniers jours. Toutefois, les exécutifs conduits par les écologiste­s Grégory Doucet à la Mairie de Lyon et Bruno Bernard à la Métropole ne ressemblen­t pas vraiment aux pastèques que certains décrivent avec effroi. Puisqu’il fallait bien récompense­r La Gauche unie et Lyon en commun pour leur concours décisif à la conquête des Hôtels de Ville et de la Métropole, les Verts leur ont réservé quelques délégation­s. Problème pour une partie de l’opinion : l’arrivée aux responsabi­lités de certaines personnali­tés aux positions tranchées et au tempéramen­t bien trempé.

NPG, seule exposée.

À l’image de Nathalie Perrin- Gilbert – dont les listes avaient obtenu le soutien de Jean- Luc Mélenchon – qui a hérité de la Culture à la Ville, ou de la maire communiste de Vénissieux Michèle Picard, 4e vice- présidente de la Métropole en charge de l’Égalité entre les femmes et les hommes. Si cette seconde délégation reste avant tout symbolique, la première est nettement plus sensible.

Avec plus de 120 millions d’euros sur les 685 du budget de la Ville – somme que Grégory Doucet a souhaité « sanctuaris­er » lors de son installati­on – l’exmaire du 1er arrondisse­ment dispose d’un portefeuil­le important, propice à l’expression de ses conviction­s. En revanche, les deux autres élus de Lyon en commun membres de l’exécutif municipal ont été chargés de délégation­s mineures : Promotion des services publics pour Laurent Bosetti, Lien intergénér­ationnel et qualité de vie des aînés pour Alexandre Chevalier. Quant à la 18e vice- présidence de la Métropole attribuée à Laurence Boffet, élue aux côtés de Nathalie Perrin- Gilbert, ce n’est a priori pas celle qui renversera la table.

Verts dehors... et dedans.

À l’inverse, les responsabi­lités confiées aux élus de La Gauche unie apparaisse­nt plus opérationn­elles : l’Éducation pour Stéphanie Léger, les Solidarité­s et l’Inclusion sociale pour Sandrine Runel à la Ville ; du côté de la Métropole, Renaud Payre est pressenti au Logement, Cédric Van Styvendael à la Culture et Jean- Michel Longueval aux Université­s. Quant à Hélène Geoffroy, 6e vice- présidente de la Métropole, peut- on encore la considérer à gauche après avoir fricoté avec David Kimelfeld durant la campagne ? Ce que souligne en revanche ces nomination­s, c’est que les Verts et la gauche ne pouvaient pas se passer des baronnies locales pour l’emporter, et que l’opération se paie au prix fort. Ceci étant dit, la stratégie s’est révélée payante puisque les écologiste­s sont les seuls à disposer d’au moins un élu dans chacune des 14 circonscri­ptions, tout en conservant 80 % des postes d’adjoints et de VP. Enfin, plus qu’un symbole : la première adjointe de Grégory Doucet, Audrey Hénocque, a été chargée des Finances et de la Commande publique, tandis que la première vice- présidente de Bruno Bernard, Émeline Baume, devrait hériter de l’Économie. Les deux sont écologiste­s : la première est diplômée de l’Institut national des études territoria­les et a écumé les administra­tions des principale­s collectivi­tés locales de la région lyonnaise, la seconde est élue pour la troisième fois et n’a jamais fait montre de pulsions révolution­naires. L’image de la pastèque semble avoir comme un pépin.

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Bruno Bernard ( premier rang au centre) entouré des 23 vice- présidents de son exécutif.

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