Des années de procédure et déjà un procès
L’histoire de Mme Simard, maraîchère de Grézieu devenue taxi par obligation et dépit, a fait le tour des riverains.
Dès 1979, elle a mené un épique et long combat contre l’usine Mercier et Dasi, voisine de son exploitation, afin de faire reconnaître la pollution et le préjudice occasionné à sa santé et à son activité professionnelle.
À l’époque, en 1979 donc, c’est par hasard elle aussi, par- delà les maux de tête réguliers, qu’elle avait inopinément découvert le danger. Trouvant que l’eau de son puits, avec laquelle elle arrosait ses légumes et remplissait son bain, sentait l’essence, elle avait adressé des prélèvements à l’Institut Pasteur. Résultat sans appel : l’eau est polluée au trichloréthylène. La maraîchère devra dès lors condamner son puits et entreprendre de raccorder sa propriété au réseau d’eau public. Mme Simard se battra six ans, devra abandonner le maraîchage devenu impossible et se reconvertir en taxi pour, au final, faire condamner l’entreprise. Dans son jugement, éclairé par deux expertises, le tribunal concluait à la responsabilité de l’usine, estimant que l’établissement « déversait sur le terrain limitrophe de la propriété Simard des boues de distillation, des déchets liquides et du trichloréthylène » , que « la nappe aquifère souterraine est mal protégée contre les pollutions superficielles, qu’elle est peu profonde et vulnérable » et que
« l’exploitation des établissements Dasi et Merci n’était pas conforme à la réglementation sur les installations classées » . De quoi alerter largement...