Grégory FAES. « On a une trentaine de films prêts, c’est du jamais vu ! »
Le cinéma revient, et plus que jamais les films coproduits par Auvergne- Rhône- Alpes Cinéma. Nouvelles réalisatrices, nouveaux genres, nouveaux territoires, Grégory Faes, le directeur, fait le point autour d’une production cinématographique qui n’a jamais cessé d’évoluer pendant la crise de la Covid, jusqu’à la sortie de ce qui s’annonce comme son plus gros succès commercial : Kaamelott, d’Alexandre Astier.
Les tournages ne se sont pas arrêtés, à part pendant le premier confinement, et beaucoup de films sont à l’affiche aujourd’hui. Est- ce que l’économie du cinéma français a échappé à la crise ?
GRÉGORY FAES : Oui, d’une manière générale, dans la profession, c’est le choix qui a été fait : ne pas ralentir le rythme et continuer à soutenir la production, aussi bien au niveau national avec le CNC qu’au niveau de la Région. Laurent Wauquiez nous l’avait annoncé lui- même très tôt.
Est- ce un bien pour un mal ? On entend beaucoup de gens dans la profession se plaindre d’avoir trop de films à sortir aujourd’hui…
Ça crée un paradoxe effectivement. On est arrivés à tourner dans des règles et des contraintes sanitaires qui étaient inconnues pendant tout 2020 et début 2021, c’est vraiment extraordinaire ! Mais l’économie du cinéma a ceci d’intéressant que c’est une économie de prototype. S’adapter à de nouvelles contraintes, c’est le métier du producteur. La profession a montré son savoir- faire, mais cela produit cette situation paradoxale dans laquelle il y a trop de films à sortir… Tout arrive en même temps ! Ça laisse un sentiment assez étrange. Je ne pense pas qu’on puisse dire qu’on a eu tort de continuer à produire, c’était indispensable. Le paradoxe de la chaîne du cinéma, c’est que lorsque les salles rouvrent, ça veut dire que ça va mieux pour elles, c’est capital, mais que ça va moins bien pour nous…
Justement, depuis le succès d’Alice et le maire avec Luchini, on a le sentiment d’une dynamique des coproductions encore accrue dans la région, avec beaucoup de films à sortir dans tous les genres, depuis le premier film de Charlène Favier, Slalom, jusqu’au Kaamelott d’Alexandre Astier cet été… Cette dynamique est- elle simplement décalée dans le temps ou peut- elle être remise en cause par l’embouteillage de films ?
C’est tout le problème. On ne sait pas encore