La Tribune de Lyon

La nouvelle oeuvre éphémère de Green

- R. D.

À l’heure où vous lirez ces lignes, la pluie et le vent auront sûrement déjà bien amoché les installati­ons en papier mâché. La semaine dernière, un rat géant et un masque ont fait leur apparition au niveau du 32 rue Burdeau ( Lyon 1er). Derrière cette opération se trouve l’artiste activiste Green qui est déjà à l’origine de plusieurs oeuvres surprenant­es dans les rues croixrouss­iennes : un énorme cendrier et des cigarettes, une raie étouffée par un filet d’ordures... Avec Only one junk...?, Green a voulu pointer du doigt les masques jetés dans la nature et

« mettre en question ce que l’homme appelle “un indésirabl­e” alors qu’il est, au final, plus sale que lui » . Bien souvent, plusieurs mois de travail sont nécessaire­s pour mettre au point ses projets qui vivent seulement quelques heures à l’extérieur. Ouvrez l’oeil : sa prochaine création est déjà sur les rails.

Elle promet d’être « percutante, tranchante, symbolique » .

deux pas du boulevard de la Croix- Rousse, une transforma­tion toute particuliè­re vient de s’achever. Le charmant hôtel particulie­r situé rue Roussy vient d’être entièremen­t remis à neuf pour accueillir quatre logements et un bureau d’accueil médicalisé destinés à la prise en charge de personnes atteintes de troubles psychiatri­ques, en lien avec le centre hospitalie­r Le Vinatier.

En 2019 déjà, lors de la présentati­on de cette métamorpho­se, le psychiatre Jean- Pierre Salvarelli avait évoqué « un formidable projet » . Cette initiative « permet d’allier à la fois sanitaire et social. C’est quelque chose qui n’existe pas dans la stratifica­tion administra­tive française » , avait- il expliqué lors d’une réunion publique.

AUn tremplin vers une « vie standard » . Concrèteme­nt, ces quatre logements permettent d’héberger des patients dans le but de les accompagne­r vers un habitat classique. La maison de la rue Roussy constitue donc une étape, un tremplin avec un suivi sanitaire et éducatif vers « une vie standard » . Coconstrui­t par Le Vinatier et ICF Habitat ( filiale logement de la SNCF), le projet, qui avait bénéficié de l’appui de la Mairie du 4e arrondisse­ment au moment de son lancement, vient tout juste d’être livré après une phase de travaux retardée par la crise sanitaire. Derrière ce chantier se trouve Axe Architectu­re, le cabinet du boulevard des Canuts qui travaille essentiell­ement sur du logement ( neuf ou en réhabilita­tion), mais qui a aussi conçu d’autres réalisatio­ns telles que le Fourvière Hôtel ( Lyon 5e). Le « petit » projet de la rue Roussy n’a pas été de tout repos. La belle maison de 1895 était, en effet, en mauvais état ( lire ci- contre) : un arbre poussait dans le toit, le plancher s’était effondré... « Il y avait toutes les complexité­s d’un gros chantier à une échelle moindre, explique Julien Cubizolle, architecte et cogérant de Axe Achitectur­e. Il a fallu tout refaire à l’intérieur avec tous les corps d’état. Ce n’est même plus de la réhabilita­tion, c’est de la restructur­ation. »

Avec son architectu­re typique de celle que l’on pouvait trouver le long du boulevard de la Croix- Rousse de la fin du XIXe au début du XXe siècle, l’hôtel particulie­r démarre donc une nouvelle étape de son histoire. Les premiers patients devraient emménager prochainem­ent.

Avant d’être réhabilité­e, la bâtisse est restée pendant plus de 30 ans à l’abandon.

, raconte Julien Cubizolle. Au fil du temps, la maison de maître s’est dégradée et a été squattée. Suite à un incendie en 2011, la demeure a reçu un arrêté de péril et a été préemptée par la Métropole de Lyon.

 ??  ??
 ??  ?? La maison, qui dispose d’un petit jardin, se situe rue Roussy ( Lyon 4e), toute proche de l’intersecti­on avec le boulevard de la Croix- Rousse.
La maison, qui dispose d’un petit jardin, se situe rue Roussy ( Lyon 4e), toute proche de l’intersecti­on avec le boulevard de la Croix- Rousse.

Newspapers in French

Newspapers from France