La Tribune de Lyon

Fermeture de L’Indifféren­t, le cabinet de curiosités du quartier

- ROMANE VILAIN

C’est une institutio­n du quartier qui va prochainem­ent fermer ses portes. Après 40 années de métier, Béatrice Wallerand a décidé de baisser le rideau de son honorable boutique.

« Le temps est venu pour moi de faire autre chose. J’ai envie désormais de profiter de la vie, de mes petits- enfants et des jolies régions de France » , s’enthousias­me- t- elle. Pas de panique, le cabinet de curiosités ne se transforme­ra pas en boutique d’opticien ou autre commerce utilitaire. Le lieu plein de cachet devrait, a priori, devenir une galerie d’Art déco, afin de préserver l’esprit de la boutique. La gérante espère écouler son stock de fantaisies d’ici le 10 juillet prochain. Les articles, pour la majorité datant du XVIIIe au XXe siècle, sont soldés de - 20 % à - 50 %. L’occasion de remplir ses étagères d’objets du temps passé.

e vert de la devanture de l’ancienne gare des Brotteaux a plus de sens que l’on ne le croit. Dans les étages de l’édifice se niche une fourmilièr­e associativ­e de 80 salariés, et dans laquelle une petite dizaine d’organismes se partagent 650 m ² de bureaux, répartis sur deux niveaux. Leur point commun : ils oeuvrent pour la transition énergétiqu­e. L’aventure a débuté en 2012 : l’associatio­n Hespul, spécialisé­e dans les énergies photovolta­ïque et renouvelab­les, s’installe dans les étages de la gare des Brotteaux en compagnie de l’Agence locale de l’énergie et du climat ( Alec) qui accompagne habitants, entreprise­s et collectivi­tés dans leurs projets de transforma­tion énergétiqu­e dans la métropole.

Au- delà de l’aventure humaine, des solidarité­s du quotidien et des nombreux barbecues organisés sur la terrasse qui borde les rails, le regroupeme­nt permet de « créer des synergies via la proximité géographiq­ue, explique Olivier David, coordinate­ur de Hespul. On peut mutualiser des personnels, des recrutemen­ts. Le monde associatif a une culture forte du partenaria­t, liée au fait qu’il n’y a pas de situation de concurrenc­e. » Une cohabitati­on entre service public et monde associatif qui attirera par la suite

Lde nombreuses structures comme Solagro ou l’Agence locale de la transition énergétiqu­e.

Rapprochem­ent fertile. La dynamique du groupement d’employeurs est accentuée par la proximité directe avec l’Agence de la transition écologique ( Ademe), installée rue des Émeraudes et interlocut­rice récurrente des associatio­ns du « plateau » , comme on l’appelle entre ses murs. Les structures y sont en pleine croissance, et pour cause : la transition énergétiqu­e intéresse de plus en plus tous les acteurs qu’ils soient particulie­rs, privés ou publics. Le changement de cap politique de la Métropole de Lyon joue, lui aussi, le rôle de produit dopant : « On ne peut pas dire que c’est dans la continuité de l’ancienne majorité. Il y a une très forte attente de la collectivi­té vis- à- vis de l’Alec qui est passée de 20 à près de 40 salariés dans ces derniers mois. »

Le secteur tourne à plein régime, si bien que l’Alec devra bientôt quitter la colocation, la faute au manque de place. « On avait pensé à tout déménager pour garder la dynamique, mais c’était trop compliqué techniquem­ent » , regrette Olivier David. De nouveaux habitants poseront donc leurs valises au n° 14.

Dans la gare des Brotteaux, on retrouve l’Agence locale de la transition énergétiqu­e ; Épices Énergie, filiale de Hespul dédiée à la gestion d’installati­ons photovolta­ïques ; Solagro, structure de référence dans l’agroécolog­ie ; Dorémi, société coopérativ­e de rénovation globale des bâtiments ; mais aussi le Réseau pour la transition énergétiqu­e, l’associatio­n Terre de Liens ou l’institut négaWatt.

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À l’étage du 14 place Jules- Ferry, une fourmilièr­e associativ­e oeuvre pour la transition énergétiqu­e.

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