La Tribune de Lyon

La Thaïlande en version câline

- Par François Mailhes

Rivière Kwaï

7 rue Chavanne, Lyon 1er.

04 72 00 87 11. Ouvert tous les jours.

Notre avis

Les formules

Midi : 15 €. Menu ( midi) : 18 €. Plats : de 14 à 29 €, suivant le volume, médium ou large ( à partager).

Pad thaï et riz sauté : de 14 à 22 €. Fondant chocolat piment : 6 €. Bière Singha : 5 €. Rice cooker : 35 €.

La cuisine thaïe fait peur à certains palais sensibles pour son éventuelle violence. On a le souvenir de rencontres volcanique­s provoquant l’écoulement de toute l’eau du corps par les yeux, comme après avoir épluché l’intégralit­é de la production française d’oignons. Rivière Kwaï a choisi la pente douce. Certes, parfois légèrement épicée, comme la salade de papaye, un classique qui peut se transforme­r ailleurs en dragon, mais ici aux ardeurs occidental­isées. Donc, ici, on est plutôt calé dans un confort gustatif rassurant, un tourisme culinaire paisible, assez idéal en temps de promesses de sortie de pandémie. Le menu déjeuner, présenté sur une ardoise mobile qui saute de table en table ( tenue par un serveur évidemment), clamait justement ce jour- là en grosses lettres : salade de papaye, soupe de champignon­s ! Évidemment, on a succombé à la papaye ( non, ça ne se mange pas pas avec une foufourche). Servie en filaments bien croquants avec des carottes, surmontée de feuilles de coriandre, avec une sauce complexe qui réveille définitive­ment les pantouflar­ds confondant lit et télétravai­l, elle est réussie. On avait été tenté par la soupe de champignon­s, qu’on connaît, et son petit côté acidulé. Mais la salade de papaye est une amulette imparable pour attirer le beau temps, et réciproque­ment. Ensuite, du poulet au curry rouge, seul en scène, gavé de légumes, courgettes, tomates, de trucs craquants de style ail frit, encadré par les gardes du corps de service : riz et coriandre fraîche.

Régressif. Aïe ! Plus de place pour le dessert, et pourtant, le fameux fondant au chocolat et au piment, totalement non typique, mais vissé sur la carte, nous regarde avec insistance. On a quand même tapé dans le wok de crevettes sauce aigre- douce de notre voisine, très bon, toujours dans le registre de la

cuisine rassurante. Il y a quasiment systématiq­uement un peu de sucre, pour l’équilibre, dans la cuisine thaïe, ici peut- être un peu plus que de normale, d’où un côté légèrement régressif. Pour son séjour contingent­é en terrasse, le restaurant a absorbé son annexe voisine consacrée au pad thaï, un plat de nouilles de riz, aux oeufs, au poulet ou aux crevettes, gavé de graines germées et de saveurs à spectre large, marquées par le citron vert, la cacahuète et le piment. Excellent. Il est assez difficile de faire de la cuisine thaïe chez soi, il y a trop d’ingrédient­s, de techniques et il faut savoir faire le riz. Mais, casse- cou de l’apocalypse, si vous voulez vous lancer, le restaurant vend aussi, étonnammen­t, des rice cookers.

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