Méandre. Métaphysique des tubes

Lisa, une jeune femme, est couchée au milieu d’une route de campagne au crépuscule, non pas pour se reposer, mais vraisemblablement dans le but de se faire écraser. On doute cependant de sa volonté d’en finir. En effet, il est beaucoup plus efficace de se coucher sur une voie de TGV. D’ailleurs, quand arrive un 4x4, elle se relève. La voiture s’arrête, et un type particulièrement grognon, lui propose de la prendre en stop. Erreur, il ne faut jamais monter dans un véhicule équipé d’une batterie de phares sur le toit ( même principe que pour le van blanc). Le scénario de base se vérifie très vite lorsqu’un flash radio annonce la fuite d’un serial killer dont le signalement correspond au conducteur. Il freine brusquement… Lisa se réveille dans une pièce plus proche de l’intérieur d’un coffre- fort que d’un living- room. À son poignet, un bracelet lumineux inviolable. Un sas s’ouvre. Et la voilà embarquée dans un escape game à quatre pattes dans un labyrinthe de gaines d’acier, où elle rencontre tour à tour un cadavre en décomposition, un prisonnier fou, un bassin d’acide, des buses crachant le feu comme dans les crématoriums et même un zombie affamé. Vu la qualité des matériaux, on se doute bien que ce n’est pas l’oeuvre du tueur en série, officiellement simple gardien de nuit dans un parking ( Pourquoi ce métier? « Parce que j’aime pas les gens. » ) Quand on voit le prix d’un simple volet roulant chez Leroy Merlin, on comprend que nous sommes en présence de quelque chose de beaucoup plus gros, d’immense. Ou alors d’un abus de bière 8.6, au vu des tresses punk à chien de Lisa. Entre Buried ( filmé dans un cercueil), Cube, Saw et Mario Bros ( pour les tuyaux). Un confinement assez réussi, comme dirait Jean Castex.

De Mathieu Turi. Genre : même votre plombier ne pourra plus rien faire pour vous. France, 1 h 30. Avec Gaia Weiss, Peter Franzen, Romane Libert…