Lieux et gens de pouvoir.
Urbanisme. Comment les écolos comptent remettre la Part- Dieu à plat - Lyon. La sécurité déchaîne encore le conseil municipal
Finis les rêves de verticalité et de skyline à la lyonnaise : les écologistes ont décidé qu’il n’y aurait plus de nouvelles tours dans le quartier de la Part- Dieu. La Mairie et la Métropole travaillent depuis six mois avec l’aménageur, la SPL Lyon Part- Dieu, pour remettre à plat le projet de ZAC. Avec un axe nouveau : plus d’immeubles de grande hauteur, plus de démolition de logements pour en faire des bureaux. Sur les 1 500 appartements à construire, la part de social passera en outre de 25 à 40 %. 100 000 m ² de surfaces constructibles ont été enlevés du projet, dont 85 000 de bureaux. La volonté est de proposer des locaux plus abordables, de ne pas seulement recevoir des sièges de grandes sociétés mais aussi des entreprises locales. à retrouver la terre ferme et une horizontalité certaine, à hauteur de piétons et de vélos. Le nombre d’arbres va être multiplié par 2,4, la canopée va se densifier : la place du Lac doublera de taille ; la rue Bouchut deviendra un secteur boisé ; les immeubles à démolir entre les places Béraudier et de Milan seront remplacés par un espace végétalisé en pleine terre. « Jusqu’ici, on parlait de skyline. On va désormais la penser horizontalement. On a gratté et on a retrouvé de la terre à la Part- Dieu ! » , s’amuse l’adjoint à l’Urbanisme Raphaël Michaud. Le nombre d’itinéraires cyclables sera multiplié par deux, avec le maintien de la fermeture aux voitures de l’avenue Pompidou. « On veut que le quartier d’affaires soit habité, qu’il y ait de l’animation toutes les heures de la semaine et le week- end » , ajoute- t- il. Des changements majeurs qui n’ont pas provoqué de grincements de dents du monde économique, assure Bruno Bernard. « Ce n’est pas une surprise, on veut une métropole plus équilibrée, multipolaire. Aucun acteur ne m’a dit “tiens, pourquoi vous ne construisez pas plus de bureaux à Part- Dieu ?”. Par contre, certains cherchent des bureaux ailleurs ! » , relate le président de la Métropole. Reste que pour financer ces orientations, la collectivité fera payer les promoteurs ( lire ci- dessous). Une décision prise sans concertation avec la filière, confirme la vice- présidente métropolitaine Béatrice Vessiller. « Ce sont des orientations politiques. Il y aura d’autres opérations dans la métropole ! Et il reste quand même 250 000 m ² de bureaux à construire… »
De Grégory Doucet déminant le sujet auprès des journalistes dès potronminet à Étienne Blanc s’épanchant sur CNews dans la soirée, il a été question de sécurité avant, pendant et après le conseil municipal jeudi dernier. Et pas toujours de manière modérée. « Les délinquants viennent directement sous vos fenêtres vous défier » , lançait ainsi le maire LR du 2e arrondissement de Lyon Pierre Oliver. « Vous donnez de la visibilité à ces pratiques, tout ce qu’attendent ces “rodéos men ”, rétorquait l’adjoint à la Sécurité Mohamed Chihi. En ne prenant pas en compte le travail conjugué des acteurs, vous avez mis en difficulté les institutions par une attitude peu responsable. » Nouvelle passe d’armes quelques heures plus tard : « On va faire des fresques, de la musique, de la médiation nocturne, une pièce de théâtre pour rapprocher la police de la population, de la réinsertion par le logement… Ce n’est absolument pas à la hauteur » , tançait à nouveau Pierre Oliver. « L’approche d’une élection ne justifie pas tout, ripostait Mohamed Chihi. Vous êtes dans un dérapage permanent qui ne vous honore pas, votre mépris est une insulte envers les structures de prévention. Le tout sécuritaire ne résoudra jamais rien. »