Tribune de Lyon dans les quartiers La Croix- Roussienne.
Lui est tatoueur, elle maroquinière. Unis à la ville comme au travail, Marie Bodilis et Paul Northe viennent d’ouvrir un espace d’un nouveau genre qui conjugue leurs deux univers.
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Comment définiriez- vous ce lieu ? » Face à la question sortie de nulle part, Marie et Paul s’observent en souriant. Est- ce une boutique, un atelier, un concept store, un salon de tatouage? Ou est- ce un peu tout à la fois sans qu’il n’y ait vraiment de mot pour qualifier ce nid lumineux qu’ils se sont créé au coeur des Pentes ? Quoi qu’il en soit, le 23 rue Burdeau ( Lyon 1er) ressemble aux deux nouveaux maîtres des lieux. Les anciens bureaux ont été totalement repensés pour créer un espace en deux parties séparées par une verrière : à gauche, celle de Paul qui imagine sur places des tatouages traditionnels américains avant de les encrer sur les peaux ; et à droite, celle de Marie qui développe Dimanche, sa jolie marque artisanale de maroquinerie ( sacs, portefeuilles, pochettes, articles sur mesure...) dans son atelier qui dispose aussi d’un coin boutique visible depuis la rue. « Chacun à son monde et il nous arrive de passer la journée sans vraiment nous voir, raconte Paul qui vient d’Albi. Mais c’est aussi un lieu de vie commun, propice aux rencontres et à l’échange. »
Coup de coeur. L’histoire du duo a commencé il y a une douzaine d’années sur les bancs de l’école où leurs regards se sont croisés. De leurs études de graphisme à Montauban ( Tarnet- Garonne) à leur reconversion en passant par leurs multiples déménagements, ces deux - là avancent toujours main dans la main. « On a eu un coup de coeur pour Lyon alors qu’on était venus ici passé un week- end détente juste avant l’épidémie » , raconte la jeune créatrice originaire du Finistère. Il n’en fallait pas plus aux deux trentenaires pour partir à l’assaut des Pentes, quartier de créateurs et de tatoueurs par excellence. « On a l’habitude de travailler côte à côte puisque nous partagions 13 m2 aux Grands Voisins, un ancien hôpital transformé en lieux temporaires d’occupation pour les artistes à Paris » , souligne Marie. Après une installation discrète l’été dernier et une période de mise sous cloche forcée, les complices devraient bientôt faire parler d’eux dans le quartier avec une inauguration digne de ce nom. D’ici là, si vous passez dans le quartier en vous demandant ce que peut bien être ce nouveau repaire dans les Pentes, n’hésitez pas à pousser la porte, elle sera sûrement ouverte.