Ce que la métropole de Lyon peut attendre des élections régionales
À quelques jours des élections régionales, le scrutin reste encore loin des préoccupations de nombreux habitants de la métropole de Lyon, où l’humeur est davantage à profiter de l’allègement des contraintes sanitaires. Si l’abstention pourrait atteindre l
Après des élections municipales et métropolitaines historiques à plus d’un titre, les Grand Lyonnais seront à nouveau conviés aux urnes les 20 et 27 juin prochains à l’occasion des élections régionales. Mais après l’hyper proximité de la campagne de 2020, c’est un véritable gouffre qui sépare les Lyonnais de ce scrutin dont leur ville n’est pas le nombril et dont les logiques semblent bien souvent parisiennes, en répétition générale de la présidentielle. Difficile d’ailleurs de reprocher à Laurent Wauquiez ( LR) d’avoir gouverné depuis Lyon, ni même d’avoir particulièrement « arrosé » sa ville de naissance et capitale de la région : ce n’est pas le cas en comparaison d’autres communes plus modestes. Ni Lyon ni sa métropole n’ont bénéficié de traitements de faveur, ni même le département du Rhône, dont les communes ont reçu le moins de subventions au regard de leur population : 10,90 euros par habitant contre 56,90 euros en Ardèche et 125,60 euros en HauteLoire, d’après un décompte de Mediapart. Avec la sécurité et le goût de la communication du président sortant, ce fut d’ailleurs l’un des rares thèmes à émerger dans cette campagne. Ses adversaires ont régulièrement et d’une même voix reproché à Laurent Wauquiez d’avoir orchestré une distribution « politique » des subventions.
Pas vraiment de quoi éclairer les enjeux et le fonctionnement de l’un des territoires les plus puissants de France. Ajoutez à cela une fusion toujours très peu effective entre Auvergne et Rhône- Alpes, prenez des territoires éloignés et fragmentés entre haute montagne, grands pôles économiques urbains saturés, petites villes oubliées et campagnes lointaines. Sans parler des compétences pas toujours connues du grand public : développement économique, social, sanitaire, culturel et scientifique, aménagement du territoire, formation professionnelle, gestion des lycées et transports notamment.
La Région est également appelée en soutien concernant l’accès au logement et à l’amélioration de l’habitat, la politique de la ville et la rénovation urbaine, les politiques d’éducation, et se voit chargée de la préservation de son identité et la promotion des langues régionales. La collectivité, dont le budget s’élève à 4,8 milliards, anime également les pôles de
Bruno Bonnell ( LReM)
Député LReM du Rhône et vice- président national du Mouvement radical, Bruno Bonnell souhaite ouvrir une nouvelle ère du macronisme à Lyon, débarrassé des luttes de « barons » qui ont coûté la Ville et la Métropole au parti présidentiel en 2020. Sa priorité ? « Le savoir » , au travers d’un triptyque culture, éducation et formation qui constituerait son premier budget devant la relance de l’économie. Il est également favorable à une relance de l’A45.
compétitivité, coordonne les acteurs du service public de l’emploi, établit un plan de prévention et de gestion des déchets et organise la mobilité interurbaine. Un mini- État en somme…
Vous ne trouverez pas dans cette liste la sécurité, problème que l’actuelle mandature a contourné en intervenant dans ses propres domaines de compétence. Dans l’incapacité de créer une police régionale, Laurent Wauquiez a donc renforcé les effectifs de la sûreté ferroviaire, installé des portiques à l’entrée des lycées, ou encore accordé des subventions à des communes afin qu’elles renforcent ou équipent leur police municipale, ou encore qu’elles déploient des caméras de vidéosurveillance. Hyperactif sur le sujet, en paroles autant qu’en délibérations, le président sortant a fait de la sécurité l’élément central pour sa réélection. Le candidat LR, confirmant son ancrage très droitier, a même régulièrement braconné sur les terres du RN et en voisinage d’Andréa Kotarac sur des questions liées à la lutte contre le communautarisme ou à la préférence régionale par exemple.
Aussi, les autres poids lourds de cette campagne, au premier rang desquels Najat Vallaud- Belkacem ( PS), Fabienne Grebert ( EÉLV) ou Bruno Bonnell ( LReM), ont parfois peiné à développer les autres sujets fondamentaux du projet régional : liaisons ferroviaires à améliorer et densifier, dessertes des territoires à repenser, initiatives économiques ou plans pour la jeunesse, enjeux environnementaux… Même si les sondages semblent dessiner une tendance établie, c’est donc dans le brouillard que va s’ouvrir cette élection. Ses résultats seront très regardés, notamment sur le territoire métropolitain, à la recherche des nouveaux équilibres politiques lyonnais.