Barres parallèles
En 2013, Olga est une jeune gymnaste ukrainienne qui rêve de médaille aux prochains championnats d’Europe. Quand sa mère, journaliste politique, est menacée à cause de son travail, l’ado s’exile en Suisse, pays de son défunt père dont elle peut obtenir la nationalité. Elle est désormais loin de sa mère et de son pays, au moment où l’histoire nationale est sur le point de basculer…
Ce premier long métrage d’Élie Grappe, réalisateur originaire de Lyon, s’intéresse d’une façon originale aux mouvements pro- européens ayant secoué l’Ukraine en 2013 ( surnommés « Euromaïdan » ) . Mais plutôt que de chercher à faire un film purement politique et engagé, Olga propose un parallèle intéressant entre la souffrance des corps des gymnastes et la lutte révolutionnaire en Ukraine, tout cela sans pousser sur le pathos. Proche du récit initiatique, le scénario plonge l’héroïne dans une quasi- solitude pour la confronter à son identité. Elle doit ainsi gérer la pression des entraînements, la concurrence et la jalousie entre gymnastes, l’isolement de l’exil, le décalage culturel avec sa famille suisse qu’elle connaît peu, les interrogations sur l’avenir de son pays qui s’embrase en son absence, les inquiétudes à propos de sa mère qui couvre les événements…
Élie Grappe a choisi de tourner avec de véritables gymnastes, à commencer par l’actrice principale de son film, Anastasia Budiashkina, sélectionnée dans l’équipe ukrainienne pour les championnats d’Europe junior 2016, renforçant le réalisme glaçant de ce docu- fiction on ne peut plus original.