Une expérimentation de mise en impasse
Malgré son statut de « zone de rencontre » ( vitesse à 20 km/ h, priorité aux piétons, etc.), la rue Jérôme Dulaar souffre de
« dysfonctionnements et de problèmes de sécurité » , selon la Mairie du 4e qui pointe du doigt des excès de vitesse. Une expérimentation de mise en impasse avec un aménagement tête- bêche va ainsi se déployer jusqu’en septembre 2022. Des barrières seront installées au milieu de la voie, entre les numéros 13 et 15. Un aménagement à l’entrée de la rue, côté Henri- Gorjus, doit permettre d’améliorer la sécurité des piétons. La mesure ne fait cependant pas consensus auprès des riverains : certains estiment que la voie est trop étroite pour permettre à deux véhicules de se croiser. Un bilan sera réalisé à la fin du test. À noter que les travaux seront réalisés du 29 novembre au 3 décembre.
En plus de 30 ans, le café- théâtre Le Nombril du monde s’est imposé comme une référence sur la colline et au- delà. Pour comprendre son succès, La Croix- Roussienne a poussé les portes de ses coulisses.
es chaises rangées, la scène éclairée : cet après- midi- là, JeanMichel Rallet écume les planches de la salle 1 du théâtre Le Nombril du monde. Le comédien prépare son retour pour huit représentations de son one- man- show, Changement de vie involontaire. Un spectacle inspiré de sa longue carrière dans le monde de la finance qui s’est soldée par un licenciement. Que ce soit pour l’écriture ou la mise en scène, cette jeune pousse de la comédie a pu profiter des conseils avisés du directeur et acteur, Thierry Bueanafuente, et de ses 40 ans d’expérience. « La scène, c’est seulement 2 % de notre temps » , précise le fondateur du théâtre croix- roussien.
LL’amour du théâtre. Derrière les rideaux se cachent ainsi d’innombrables heures de travail. Comptez environ 10 000 mots soit 30 pages pour un spectacle d’une heure. « Pour l’apprendre, c’est tous les jours, dans la douche, même sur les toilettes » , plaisante Jean- Michel. « Le plus dur, ce n’est pas de le retenir, mais de lui donner vie, de l’incarner » , complète son mentor. Quand le comédien maîtrise parfaitement son texte vient le moment de s’approprier l’espace et la scène, comme aujourd’hui. Si un show ne s’improvise pas, l’imprévu fait partie du jeu. « Chaque représentation est unique, on ne sait jamais comment ça va se passer et le public joue une part importante. » Malgré son emploi du temps chargé, entre nouveaux projets, école et programmation, Thierry Buenafuente n’hésite pas, quand il le peut, à glisser une oreille derrière le rideau pour prendre la température de la salle et conseiller ses acteurs. « L’écriture ne s’arrête jamais, on ajuste le texte en permanence, on peaufine le rythme » , indique JeanMichel. Le théâtre, lui, a soufflé ses 30 bougies en décembre dernier. La recette du succès pour son créateur : « On présente ici ce qu’on ne présente pas ailleurs. » Oubliez les shows sur les problèmes de couple ou les réseaux sociaux, l’originalité est le maître mot. De l’écriture à la composition en passant par les décors, l’institution lyonnaise dispose ainsi de sa propre troupe, fluctuant de 4 à 18 artistes. Chaque année, plusieurs créations originales animent les planches, en plus des spectacles proposés par des artistes extérieurs. Parmi ses créations, Pièce détachée, mise en scène par Florence Foresti, a été jouée pendant près de 16 ans partout en France. « Je ne suis pas tenancier de salle, nous sommes tous comédiens, animés par une chose : l’amour du théâtre. »
Plus qu’un théâtre, Le Nombril du monde est aussi une école de comédie incontournable à Lyon. Depuis 1995, Thierry Buenafuente a formé près de 2 000 élèves amateurs. De nombreux comédiens aujourd’hui devenus célèbres ont foulé ses planches dont Florence Foresti, mais aussi Sébastien Bonnet, Pascal Gimenez et même l’ancien adjoint à la Culture Loïc Graber.