La Tribune de Lyon

Comment Sophie Desormière et Navya veulent sortir du « tout voiture »

- DAVID GOSSART

peine arrivée en janvier, la nouvelle présidente du conseil d’administra­tion de Navya, Sophie Desormière, devait déminer le bad buzz de la panne non résolue, depuis septembre, de la navette autonome de Gap. Celle- ci, sur le même modèle d’expériment­ation que Navly à la Confluence ( test achevé en mars 2020), est l’une des près de 20 navettes en autonomie de niveau 3 ( avec opérateur de sécurité à bord) à circuler dans 25 pays : France, Arabie Saoudite, Singapour, Japon... En 2021, Navya a vendu 19 de ces véhicules ( contre 23 en 2020 et 43 en 2019), pour un chiffre d’affaires en baisse de 5 % ( 10,2 millions d’euros).

Toutefois, la part des services aux entreprise­s a augmenté de 31 % à 41 % dans le même temps : ces « packages » — écosystème­s de gestion dédiés aux collectivi­tés autour des navettes — sont la nouvelle voie explorée par Navya pour se sortir du « tout voiture » . Un pivot qui va de pair avec l’événement annoncé pour la mi- mars au salon Autonomy Paris : la réalisatio­n d’une flotte

Àde navettes autonomes sans opérateur à bord ( de niveau 4, donc) et supervisée­s à distance. « On va continuer à avoir des demandes de véhicules de niveau 3 auxquelles on va répondre, mais la réglementa­tion autour des niveaux 4 entrera en vigueur fin 2022. On arrivera progressiv­ement vers des navettes sans opérateur avec supervisio­n » , prédit Sophie Desormière. Navya se positionne déjà sur ce marché, travaillan­t avec des constructe­urs ( Bolloré, Renault, Ree) pour implémente­r ses technologi­es sur des véhicules de transport, comme des bus Bolloré de six mètres de long. Arrivée dans les villes en 2024, annonce Sophie Desormière.

De simple vendeur de navettes autonomes, Navya se dirige vers l’automatisa­tion de la gestion de flotte. Son prototype de « robot taxi » , lui, est resté dans les tiroirs.

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