La Tribune de Lyon

Quand bière rime avec féminisme

- IRIS BRONNER

Croix- Roussienne engagée, Anne- Charlotte Cheminal vient de lancer La Soro une marque de bière locale et... féministe.

ans la petite boutique d’Anne- Charlotte Cheminal, installée rue d’Ivry, le breuvage roi des apéritifs s’appelle Gloria, Pénélope ou Maya. Des références à des figures féminines militantes « comme Pénélope Bagieu, la dessinatri­ce de BD » . Quoi de plus logique pour la Croix- Roussienne de 32 ans qui propose des bières bio, locales et féministes. C’est en 2019, sur la route des vacances avec sa petite famille, que l’idée de La Soro émerge : « C’était comme une révélation, d’un coup, je me suis dit : “Je veux faire de la bière.” » Alors qu’elle avait cessé de travailler depuis quatre ans pour s’occuper de ses deux filles en bas âge, Anne- Charlotte suit son instinct. Épaulée par son mari, elle se renseigne, lit beaucoup, boit pas mal puis commence à se former en automne 2020. « J’ai acheté une mini cuve, et j’ai fait des tests dans ma cuisine. » Mais la jeune femme veut aller plus loin : « Je voulais monter un projet qui me ressemble, qui résonne avec

Dce que je crois. » À travers La Soro, ( pour sororité) elle entend renverser les stéréotype­s de genre sur la bière et promouvoir l’égalité homme- femme. « C’est un projet militant, voire politique. J’avais envie de prouver qu’une femme peut se lancer dans cet univers considéré, encore aujourd’hui, comme masculin, et au- delà du féminisme, je veux parler d’entraide entre les femmes. »

Saveurs engagées. Déjà enfant, Anne- Charlotte est sensible aux luttes féministes. « Je passais beaucoup de temps chez ma grand- mère sicilienne qui m’apprenait à être la bonne ménagère, ça m’a toujours contrariée. Je n’ai d’ailleurs jamais compris pourquoi mon frère pouvait sortir le soir et pas moi. Mais c’est en montant ce projet que je me suis rendu compte à quel point j’étais féministe. » Une initiative engagée et des recettes qui le sont aussi. Une blonde acidulée, une rousse ronde aux arômes de caramel et une IPA avec un goût prononcé de café. Exit les saveurs ultra- sucrées ou aromatisée­s, souvent assimilées par la publicité à un public féminin. Si les recettes sont imaginées par Anne- Charlotte, les boissons sont brassées dans la Drôme avec des céréales issues de l’agricultur­e biologique et locale. Sur les bouteilles de verre aux étiquettes orange, jaunes ou violettes, le logo de La Soro ne fait pas de doute sur l’esprit du projet. Inspiré de l’affiche de propagande américaine We can do it, une ouvrière en bleu de travail montre son biceps, bière à la main.

15 rue d’Ivry, Lyon 4e. Entre 3 et 6 € la bouteille en fonction du format.

Anne- Charlotte est née et a grandi à la Croix- Rousse. « Ici c’est chez moi » , lance- t- elle. Un de ces endroits fétiches, le parc Francis- Popy.

« Enfant, j’allais jouer au foot avec les copains de mon frère, on mangeait des Mr Freeze. Au lycée, c’était le lieu de rendezvous avec mon copain, qui est devenu mon mari aujourd’hui. »

« C’est un projet militant, voire politique. »

Peu d’endroits peuvent se targuer d’être à la fois bar, bibliothèq­ue, lieu de rencontres intercultu­relles et d’apprentiss­age des langues. Créé en 1999, le Kotopo organise une pluralité d’événements autour de la diversité culturelle. Jusqu’à la fin du mois, une exposition du calligraph­e Aïssa Taoufik est visible. Prochain concert à venir, le groupe grec Kaïmaklis samedi 12 mars. Toute la programmat­ion est à retrouver sur kotopo. net.

14 rue Leynaud, Lyon 1er.

De 18 h à 23 h du lundi au jeudi. Ouverture ponctuelle vendredi et samedi.

 ?? ??
 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from France