Découpage des TCL : incident voyageur sur l’aile gauche de la majorité
remiers nuages sur la majorité… En tout cas, à la Métropole, l’aile gauche de l’exécutif s’oppose désormais clairement aux Verts dans leur souhait de découper les marchés des TCL. Plusieurs groupes alliés des écologistes — les communistes, les Insoumis et les membres du groupe de Nathalie Perrin- Gilbert — ont fait savoir qu’ils rejetaient le projet d’allotissement soutenu au Sytral par Bruno Bernard et son vice- président aux Déplacements, Jean- Charles Kohlhaas.
Ce projet vise à séparer les modes de transports et d’exploitation détenus par Keolis depuis 1985 : bus d’un côté, métros et trams de l’autre sous bannières privées ; et relation client logée dans une SPL ( société publique locale). Les inquiétudes de La Métropole en Commun, des Insoumis et des communistes rejoignent ainsi celles des syndicats de salariés, déjà à l’origine de deux grèves sur le sujet. La seconde, jeudi 10 mars, fut toutefois moins suivie que la
Ppremière un mois plus tôt. « J’ai l’impression que nous avons levé quelques inquiétudes » , estime d’ailleurs Bruno Bernard. Pourtant, le socle social, l’évolution de carrière, et le principe même de ce découpage posent question. La Métropole en commun résume ainsi : « Nous sommes opposés à la création d’un lot “modes lourds” et d’un lot “bus”. Nous ne sommes pas pour le statu quo , nous souhaitons travailler sur une nouvelle DSP ( délégation de service public, NDLR) courte jusqu’en 2030 qui permette de s’assurer que le service public des transports en commun passe en gestion publique » , sur le mode de l’eau et Veolia.
Au Sytral, la décision a été validée jeudi 10 moins quatre votes contre ( dont celui du centriste san- priot Izzet Doganel, seul élu d’opposition au conseil d’administration). Les socialistes, via Hélène Geoffroy, y ont exprimé les mêmes réserves, prévenant d’ « une obligation de résultat et de trois points de vigilance » , tout en votant pour.
Pas encore de quoi mettre en péril immédiat la majorité de Bruno Bernard au Grand Lyon : 13 voix de désaccord en cumulé sur une assemblée métropolitaine de 150 élus ( dont 58 écologistes et 13 socialistes et gauche sociale). Mais au milieu d’autres sujets de tiraillements successifs comme la ZFE ou la concertation métro, c’est un premier coin enfoncé dans les rangs de l’exécutif et qui lui ferait perdre virtuellement la majorité absolue si un scrutin devait se présenter dans cette configuration.
L’opérateur historique « prend acte de la décision du Sytral […]. Nous continuerons, jusqu’à l’issue de la convention en cours fin 2024, à assurer aux côtés du Sytral un service de haute qualité. […] Nous nous mettons d’ores et déjà en ordre de marche pour nous positionner concrètement sur l’après- 2024 » . Les futurs appels d’offres seront valables à échelon européen.
Le conseiller insoumis de la Métropole de Lyon, Laurent Legendre, s’en est pris au président de groupe et maire LR de Caluire- et- Cuire Philippe Cochet lundi en séance, coupable à ses yeux de siéger au côté d’élus ayant choisi de parrainer Éric Zemmour à l’élection présidentielle.