La Tribune de Lyon

Théo Charaf, le phénomène musical

- IRIS BRONNER

Le Croix- Roussien de 28 ans connaît un succès fulgurant depuis la sortie de son premier album solo mêlant folk et blues.

uitare sur le dos, cheveux mi- longs noir de jais qui tombent sur un T- shirt sombre, et regard profond… Quand il rentre dans le café dans lequel nous avons rendez- vous sur le Plateau, Théo Charaf a tout l’apparat d’un musicien. Mais le jeune Croix- Roussien de 28 ans n’est pas que guitariste et chanteur, c’est un phénomène musical. Son premier album solo aux teintes folks et blues sorti en janvier 2021 a secoué la scène française. Voix grave, guitare acoustique et textes intimes… certains disent de lui qu’il est le futur Neil Young. Mais entre festivals et concerts à travers l’Europe avec sa « gratte » et sa « bagnole » il revient dans sa CroixRouss­e natale où il vit toujours. « Sa maison mère » , comme il la surnomme.

GRésilienc­e. C’est dans ce quartier, entre les murs du HLM familial, que le jeune Théo découvre le rock des années 1970 avec ses parents.

Préado, il se branche sur Skyrock pour dévorer RnB et hip- hop. Au collège, il « se recentre sur le rock » et rencontre Pierrick, « son frère de sang » , batteur dans un petit groupe de punk. Théo rejoint la bande et apprend la guitare et le chant sur le tas « en matant des tutos » . Dès 16 ans, ils partent écumer les cafés- concerts des Pentes. Aujourd’hui encore, Théo joue dans deux groupes de rock punk Les Scaners et les Beaten Brats. C’est avec eux que le CroixRouss­ien goûte la scène en France jusqu’aux États- Unis. Une vie de musicien qu’il couple avec un job de barman depuis ses 18 ans dans des salles de concert lyonnaises, faute de pouvoir vivre de son art. Jusqu’à il y a quelques mois. À côté de ses groupes, Théo compose solo ses premiers sons folks et blues en 2018. « J’ai toujours été amoureux du blues, c’est un son pur et authentiqu­e. » Lui place dans sa musique son anxiété personnell­e, sa révolte croissante, « et surtout une grande résilience » . Repéré grâce à son ami tatoueur Jean- Luc Navette qui diffuse les chansons à insu, on lui propose des concerts à L’Épicerie moderne qu’il décline. « J’ai toujours eu le syndrome de l’imposteur. » Il se jette finalement seul sur scène en 2019. Mais la déferlante de succès pointe début 2021 à la sortie de son album. La critique l’encense. Les dates se multiplien­t sur des scènes de plus en plus importante­s. Aujourd’hui, un deuxième album est en route. Un nouveau séisme musical à venir ?

facebook. com/ TheoCharaf

À 16 ans, il écumait les cafésconce­rts des Pentes.

« J’ai du mal à partir. »

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