Moitié Moitié, la nouvelle friperie engagée
té 2020. En pleine pandémie, Josselin Vieu donne vie à une idée qui lui trotte dans la tête depuis quelque temps. Dans son appartement perché en haut des Pentes de la Croix- Rousse, épaulé par sa colocataire photographe Élisa Grosman, il imagine un concept de friperie engagée, en ligne. Près de deux ans plus tard, le jeune passionné de mode vient de franchir un nouveau cap dans le développement de son affaire en ouvrant mi- février une boutique rue Romarin. « La promiscuité avec les gens c’est plus “challengeant” que les messages sur Instagram » , lance l’entrepreneur au look vintage.
ÉBrodé à la main. L’idée reste la même : dans un st yle très années 1980, Moitié Moitié présente vestes en jean, pantalons à carreaux, gilets et autres robes à motifs, sans aucune catégorie de genre. « Je voulais sortir des diktats. J’en ai marre qu’on nous dise comment on doit s’habiller » , lâche le gérant. En plus des fripes chinées dans des centres de tri — des « entreprises sociales » qui embauchent des travailleurs en réinsertion professionnelle ou des personnes en situation de handicap —, Josselin crée aussi ses propres collections sur le principe de l’upcycling. Sur des modèles sélectionnés par ses soins, il brode depuis le Textile Lab ( rue Leynaud) des dessins et des slogans qu’il a imaginés. Après une première collection axée sur le thème du consentement sexuel ( « The way we dress doesn’t mean yes » ) , la nouvelle ligne Amants Maudits s’inspire de la passion amoureuse entre Rimbaud et Verlaine ( « Il pleure dans mon coeur Comme il pleut sur la ville » ) . Bientôt Josselin aimerait apprendre à maîtriser la sérigraphie pour donner une autre couleur à ses prochaines collections.
17 rue Romarin, Lyon 1er. Du mar au ven de 13 h à 19 h et sam de 11 h à 19 h. instagram. com/ moitiemoitieshop
l y a quelques mois, Sophie, Pierre, Amélie et Pascal se sont lancé un nouveau défi avec un objectif en tête : réintroduire la nature et la biodiversité en ville par la sensibilisation à la culture potagère. Les quatre complices, qui se sont connus dans leurs aventures professionnelles passées, ont ainsi donné naissance à l’association Les Mains Vertes. La structure installée à la Croix- Rousse, où vit la présidente Sophie Romano, intervient dans toute la ville et sa périphérie. Son credo ? Développer des « jardins- potagers- écoles » où les particuliers peuvent s’abonner pour participer à une formation animée par un maraîcher à raison d’une heure par semaine ( 29 euros par mois). « Avec le confinement, on s’est rendu compte que les gens avaient besoin de nature, d’un retour à la terre et surtout de savoir ce qu’il mange, raconte Amélie Thome, directrice des opérations. Mais il ne suffit pas de mettre une petite graine, de l’arroser, et de lui envoyer tout son amour. À un moment donné, il y a des bonnes pratiques et des savoir- faire à avoir pour développer un jardin potager productif sur le long terme. »
ILien social. Officiellement lancées en septembre 2021 à SathonayVillage, les activités devraient se multiplier dans les prochains mois. En avril, Les Mains Vertes doivent s’implanter dans l’espace vert du campus Don Bosco ( Lyon 5e) avec des cultures en bacs surélevés. « L’objectif, c’est que le jardinage soit reproduisible dans les modes de vie des personnes en milieu urbain sur un petit rez- dejardin, un balcon ou un rapport de fenêtre » , commente Amélie Thome. Les récoltes seront distribuées aux lycéens ( l’établissement propose des formations en restauration) et à des associations caritatives pour les habitants en difficulté du quartier. « On veut aussi créer du lien intergénérationnel et mener une action sociale, notamment en permettant aux personnes en précarité d’accéder aux formations » , ajoute la directrice des opérations. Uniquement composée de bénévoles, la jeune association croix- roussienne espère rapidement se développer pour embaucher ses premiers salariés. En attendant, la structure planche sur l’ouverture de nouveaux jardins- écoles à Villeurbanne ou encore à Vénissieux où l’association devrait bénéficier de parcelles individuelles pour permettre aux apprenants de cultiver leur propre jardin en parallèle des formations. L’équipe vise, à terme, la création d’un jardin par arrondissement. les- mains- vertes. org
L’association veut aussi mettre en place des potagers- écoles dans les entreprises, les Ehpad ou encore les hôpitaux.
« On s’est rendu compte que les gens avaient besoin d’un retour à la terre. »