La Tribune de Lyon

C’est pas du Bergman

- PAR FRANÇOIS MAILHES

The Batman. Les ailes de la vengeance

Cette version alternativ­e de Batman suit la même lignée que celle de

Joker. Celle du film noir et torturé.

« Je ne suis pas dans l’ombre, je suis l’ombre » , annonce à un moment le Chevalier noir. Le milliardai­re Bruce Wayne ( Robert Pattinson) en est à sa deuxième année d’exercice en tant que Batman ( toujours Robert Pattinson qui réussit avec brio sa mutation de vampire à chauve- souris). Une série d’assassinat­s d’hommes riches et puissants, perpétrés par un mystérieux inconnu masqué, endeuille Gotham City, déjà totalement vérolée par la criminalit­é et la corruption. Batman mène l’enquête, comme dans un bon vieux polar noir, en déchiffran­t des messages cryptiques dignes du

Da Vinci Code. Tout en n’omettant pas de mettre de bonnes mandales aux méchants. L’ambiance évoque parfois celle de Seven. Il fait tout le temps nuit, et souvent il pleut. Loin de l’image habituelle du rentier en tenue de soirée et coupe de champagne, Bruce Wayne ressemble plutôt à Robert Smith des Cure teinté d’Édouard aux mains d’argent. C’est dire s’il souffre d’être orphelin dans une demeure gothique qui semble avoir été importée des Carpates. Sa Batcave évoque une casse automobile reliée au tout- à- l’égout. Son costume blindé, beaucoup moins accessoiri­sé que d’habitude, lui sert essentiell­ement à assumer ses pulsions de vengeance. Voilà le noeud du film, la vengeance : celle de l’assassin psychopath­e, celle de Catwoman ( Zoë Kravitz), et celle d’une population de l’ombre radicaleme­nt anti- élite, de style attaque du Capitole. Crépuscula­ire, comme on dit.

De Matt Reeves. Genre : et si Al Capone était devenu le maire de New York… États- Unis. 2 h 57. Avec Robert Pattinson, Zoë Kravitz, Paul Dano, Jeffrey Wright…

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