Le faux pas de Cédric Klapisch
Amoureux de la danse depuis toujours, Cédric Klapisch se paie le grand chorégraphe israélien Hofesh Shechter pour cette histoire d’une danseuse classique qui va trouver à se reconvertir dans la danse contemporaine après un accident sur scène. Les séquences de répétition avec Shechter sont magnifiques, et Klapisch ( en caméo en régisseur au début du film) n’a rien perdu de son sens visuel pour filmer le ballet de l’Opéra de Paris.
Las, une grande danseuse ( Marion Barbeau) ne fait pas nécessairement une bonne comédienne. Malgré l’aide de Santiago Amigorena au scénario, Klapisch accumule les poncifs amoureux et sociologiques : François Civil en kiné adepte des médecines parallèles, Pio Marmaï dans son sempiternel rôle de gaucho balourd…
Klapisch n’a jamais été à son meilleur quand il filme la bourgeoisie ( Ma part du gâteau, Ce qui nous lie). Ici il accumule bla- bla artistique de Muriel Robin qui aurait bien voulu être une artiste dans sa grande demeure bourgeoise pour accueillir les danseurs, couplet végan et # MeToo sans conséquences et histoire d’amour cucul d’un balcon à l’autre des grands appartements parisiens.
À force de vouloir cocher toutes les cases de l’air du temps, il gâche surtout un beau matériau de départ, comme la superbe séquence de ballet en ouverture, en ajoutant des seconds clichés et inutiles guests- stars. Même Denis Podalydès ne sert à rien en second rôle paternel, à part verser une larmichette aussi convenue que le reste à la fin. Quel dommage que Klapisch ne se soit pas contenté de filmer la danse…