C’est pas du Bergman
Ambulance. On a demandé les urgences
Ambulance n’est pas exactement un film sur le système de santé américain. Ce serait plutôt une entreprise de destruction massive de véhicules de police. Pour autant, les frais médicaux ne sont pas étrangers au déroulement de l’histoire. Will Sharp, un vétéran d’Afghanistan, doit trouver beaucoup d’argent pour payer les frais médicaux de sa femme. Le scénario ne marcherait pas en France, nous on a la Sécu ( et la police roule en Peugeot). Il demande de l’aide à son frère Danny, dont les revenus proviennent principalement d’activités criminelles. De fait, Danny s’apprête à braquer une banque et convie Will à faire le chauffeur, parce qu’il conduit comme Lewis Hamilton. Cette simple formalité se transformera en une course poursuite de près de deux heures : hélicoptères, véhicules du LAPD et du FBI contre ambulance, avec des notes de carrosserie incommensurables, façon Blues Brothers. Comme le dit un des personnages : « Ça n’existe plus les attaques de banque, il n’y a plus d’argent à l’intérieur. » Le réalisateur s’en contrebalance. Il en avait envie, il invente pour l’occasion une histoire de transfert. Il voulait faire un film de poursuite : il n’hésite pas à emprunter à Speed. Qu’importe, Ambulance est un film manifeste, quasi expérimental au niveau Parkinson du genre. Michael Bay est arrivé au point d’aboutissement des effets d’une caméra devenue démente, qui bouge dans tous les sens, en venant du ciel ou en rase- motte. Si vous ne mourez pas d’une crise d’épilepsie, ce spectacle est une excellente attraction de Luna Park.
De Michael Bay. Genre : Grand Theft Auto. États- Unis. 2 h 16. Avec Jake Gyllenhaal, Yahya Abdul- Mateen II, Eiza Gonzalez…