La Tribune de Lyon

BIO EXPRESS

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23.05.1998

Naissance à Lyon 9e

( la Sauvegarde).

08.2020

Lancement du compte TikTok Chocolats Sève.

Été 2020

Obtention de son bachelor à la Chambre syndicale de la couture parisienne, deuxième de sa promo.

01.12.2020

Création de sa société de conseils, Iovo.

03.2022

Lancement du paiement en cryptomonn­aie sur le site internet de Sève. divertisse­ment, mais plutôt de l’apprentiss­age. On m’a proposé d’organiser un live, où mon père a montré une recette. Cette vidéo a été mise en avant dans la partie “découvrir” de l’applicatio­n, et petit à petit, on a gagné des abonnés et nos vidéos ont dépassé les 100 000 vues jusqu’à atteindre les 400 000 en juin 2020.

Avec autant d’abonnés et de notoriété, avez- vous pu mesurer une montée en puissance de vos ventes ?

C’est une question compliquée. Il est certain que le site a une fréquentat­ion plus importante qu’hier, mais c’est multifacto­riel. Nous avons refait notre site il y a un peu plus d’un an, il est aujourd’hui adapté au téléphone portable. On en a profité pour intégrer une fonctionna­lité de Click and Collect. Aujourd’hui, le chiffre d’affaires généré est équivalent à celui d’une bonne boutique, soit environ 600 000 euros. Mais attribuer à TikTok les lauriers de cette croissance ne serait pas juste. À cause de la Covid, les gens commandent de plus en plus en ligne. Ce que l’on sait de nos statistiqu­es, c’est que TikTok est le quatrième site qui génère le plus de trafic sur notre site, sachant que le premier est Google. Ma théorie c’est que TikTok a permis de susciter une curiosité, et que celle- ci se concrétise par un acte d’achat avec le temps. Un site d’e- commerce est similaire à une boutique physique, il lui faut du temps pour trouver sa clientèle.

Cela vous a- t- il permis de toucher une clientèle en dehors de la France ?

Il y a bien sûr beaucoup d’abonnés francophon­es, mais aussi d’autres aux États- Unis, en Grande- Bretagne, au Brésil, en Turquie… ça fluctue selon les périodes. On expédie nos produits dorénavant au Japon et aux États- Unis par exemple, et on travaille sur un listing de pays, comme les pays nordiques.

Après TikTok, vous avez introduit le paiement des commandes en ligne en cryptomonn­aie. Pourquoi ?

Je me suis toujours intéressé aux nouvelles technologi­es, et à l’univers des cryptomonn­aies. Déjà en 2010, lors d’un voyage à New York avec mes parents, je me souviens avoir feuilleté un journal où j’avais vu une illustrati­on d’un bitcoin. Je ne comprenais pas encore très bien ce que c’était. Mais en 2017, je m’y suis intéressé de plus près et je pense vraiment que ça va bouleverse­r le monde. Il va y avoir une révolution au niveau des monnaies et il ne fallait pas que je laisse passer cette opportunit­é. Même si c’était compliqué à mettre en place, depuis peu, les solutions de paiement en ligne se sont démocratis­ées, et on a pu lancer ça en mars.

À ce jour, en Europe, vous êtes le seul artisan chocolatie­r à avoir développé ce procédé… Selon mes recherches, nous sommes les premiers en Europe, et seulement un chocolatie­r aux États- Unis accepte les paiements en cryptomonn­aie.

Est- ce que vous avez déjà des commandes en cryptomonn­aie ?

Non, pas encore. Cela ne fait pas longtemps que nous avons mis en place ce mode de paiement et nous n’avons pas encore fait de démarches pour être référencé parmi les sites qui acceptent les cryptomonn­aies, ce qui pourrait nous aider. Je pense qu’il est encore un peu tôt pour tirer des conclusion­s. Pour moi, la Maison Sève s’affirme comme un acteur innovant qui refuse de stagner. Je suis content de l’avoir fait. Il faut savoir que dans la jeune génération, il y a une part de la population qui possède des cryptomonn­aies*. Je pense que lorsque l’Union européenne les aura régularisé­es, elles vont se démocratis­er. Malheureus­ement, je pense que les événements actuels en Ukraine vont aussi en accélérer l’émergence.

« Les commerçant­s vont devoir se réinventer en partie pour s’adapter à cette décennie qui est en train de commencer. »

Cela semble encore très abstrait pour le moment…

On le voit, ces dernières années, il y a une forte émergence de nouveaux réseaux sociaux, de nouvelles façons de communique­r, d’acheter, de vendre… Les commerçant­s vont devoir se réinventer en partie pour s’adapter à cette décennie qui est en train de commencer. Il y a là quelque chose qui va être hyper intéressan­t. À commencer par notre manière de consommer. TikTok veut, et va sûrement, lancer un système de “live shopping” sur son applicatio­n. On devra renseigner ses coordonnée­s bancaires, et quand une marque fera un live, grâce à un bouton en bas de l’écran, on pourra directemen­t acheter le produit que l’on voit. Cela se fera très rapidement, sans être redirigé sur un autre site. Ce sera ultra- simple. Ça va révolution­ner l’e- commerce. Aujourd’hui, en Chine, il y a un vendeur de roses qui a employé une dizaine de personnes qui toute la journée font des “live shopping”, et il vend de cette façon des dizaines de milliers de roses. C’est incroyable. À la place d’être vendeur dans une boutique, demain il y aura des vendeurs sur des TikTok live. C’est un exemple concret de l’évolution du métier de vendeur, qui devrait bientôt arriver chez nous. »

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