C’est pas du Bergman
Morbius. De vampire en pire
Le docteur Morbius est atteint d’une maladie du sang qui l’oblige à marcher avec des béquilles. Grâce à son génie, il parvient à trouver un remède. Il s’injecte du sang de chauves- souris vampires capturées dans une grotte du Costa Rica. Si bien que, mieux que retrouver la santé, il développe des talents d’écholocation ( en d’autres termes, il dispose d’un radar embarqué) liés à une puissance exceptionnelle qui lui permet de sauter d’un immeuble à l’autre en s’accrochant avec ses griffes. Les effets sont malheureusement fugaces, si bien que Morbius doit multiplier les transfusions tout en développant une addiction au sang humain. Bref, il se transforme en vampire. Dans la vraie vie, ce genre de fusion homme- animal ne fonctionne pas. Il est plus probable de se retrouver confiné devant Netflix que de se transformer en super- pangolin. Mais, dans son univers, où Peter Parker reste très perturbé après avoir été mordu par une araignée radioactive, il aurait dû réfléchir. Si les bandes dessinées Marvel, spectaculaires, décrivent bien les questions morales qui agitent ce docteur Jekyll chez les lépidoptères, on assiste ici à un bâclage de licence, dans la lignée des Venom. Certes, valoriser la revanche d’une personne en situation de handicap, issue de l’immigration ( Grèce) et « provax » , correspond aux préoccupations actuelles. Mais, l’abus de fonds verts et de scénaristes erratiques, manifestement mordus par des escargots mutants, propulse Blade, l’homme- vampire ninja incarné par Wesley Snipes, au rang de chef- d’oeuvre de l’histoire du sang contaminé.
De Daniel Espinosa. Genre : « – Vous êtes pâle, vous avez besoin d’un docteur ? – Mais, je suis docteur ! » .
États- Unis. 1 h 45. Avec Jared Leto, Matt Smith…