La Tribune de Lyon

C’est pas du Bergman

- PAR FRANÇOIS MAILHES

Morbius. De vampire en pire

Le docteur Morbius est atteint d’une maladie du sang qui l’oblige à marcher avec des béquilles. Grâce à son génie, il parvient à trouver un remède. Il s’injecte du sang de chauves- souris vampires capturées dans une grotte du Costa Rica. Si bien que, mieux que retrouver la santé, il développe des talents d’écholocati­on ( en d’autres termes, il dispose d’un radar embarqué) liés à une puissance exceptionn­elle qui lui permet de sauter d’un immeuble à l’autre en s’accrochant avec ses griffes. Les effets sont malheureus­ement fugaces, si bien que Morbius doit multiplier les transfusio­ns tout en développan­t une addiction au sang humain. Bref, il se transforme en vampire. Dans la vraie vie, ce genre de fusion homme- animal ne fonctionne pas. Il est plus probable de se retrouver confiné devant Netflix que de se transforme­r en super- pangolin. Mais, dans son univers, où Peter Parker reste très perturbé après avoir été mordu par une araignée radioactiv­e, il aurait dû réfléchir. Si les bandes dessinées Marvel, spectacula­ires, décrivent bien les questions morales qui agitent ce docteur Jekyll chez les lépidoptèr­es, on assiste ici à un bâclage de licence, dans la lignée des Venom. Certes, valoriser la revanche d’une personne en situation de handicap, issue de l’immigratio­n ( Grèce) et « provax » , correspond aux préoccupat­ions actuelles. Mais, l’abus de fonds verts et de scénariste­s erratiques, manifestem­ent mordus par des escargots mutants, propulse Blade, l’homme- vampire ninja incarné par Wesley Snipes, au rang de chef- d’oeuvre de l’histoire du sang contaminé.

De Daniel Espinosa. Genre : « – Vous êtes pâle, vous avez besoin d’un docteur ? – Mais, je suis docteur ! » .

États- Unis. 1 h 45. Avec Jared Leto, Matt Smith…

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