La Tribune de Lyon

Dans les coulisses d’un cinéma authentiqu­e

- ROMANE VILAIN

l faut être du quartier pour savoir qu’un cinéma se trouve dans la rue d’Inkermann. En passant près de l’église Notre- Dame, on peut tout de même apercevoir une enseigne verticale où figure le mot « cinéma » . Pour y accéder, il faut passer une discrète porte rouge et franchir la cour d’une école. Une fois passées les portes en bois du cinéma, l’impression d’un bond en arrière de plusieurs décennies est frappante. La cabine d’accueil n’a pas changé depuis la création du cinéma en 1935. On y retrouve un distribute­ur de tickets colorés de l’époque et une vitre avec hygiaphone intégré. Ici, pas de carte bancaire, tout est fait à la main. À l’arrière de la cabine, des panières sont stockées et utilisées pour la distributi­on de glaces.

IL’unique salle de cinéma est tout aussi authentiqu­e. Derrière de longs rideaux rouges se cachent l’écran noir et une petite scène rappelant l’origine du lieu, qui fut d’abord un théâtre. Certains sièges ont été remplacés, mais des rangées de fauteuils en cuir rouge de l’époque demeurent. La cabine de projection comporte encore un projecteur 35 mm et de vieilles bobines, mais le virage numérique a tout de même eu lieu en 2012. C’est, sans aucun doute, l’unique élément de modernité du lieu. « Ce cinéma est une petite perle, dès que je l’ai découvert, j’en suis tombée amoureuse » , lance Camille Pettavino, bénévole depuis trois ans. La jeune femme fait partie de la trentaine de volontaire­s qui assurent l’entretien du lieu et la diffusion des programmes. Tous sont animés par la volonté de préserver l’authentici­té du décor, tout en partageant leur passion pour le 7e art.

Un lieu de proximité. Le cinéma Bellecombe n’a pas vocation à accueillir tout Lyon, mais plutôt à attirer les gens du quartier. Avec une tarificati­on bien inférieure aux UGC, il a sa clientèle d’habitués. Chaque mois, les bénévoles définissen­t eux- mêmes la programmat­ion, composée de films familiaux, de comédies françaises, mais aussi des blockbuste­rs. S’adaptant aux emplois du temps des bénévoles, le cinéma n’est ouvert que les mercredis et les week- ends, à l’exception des vacances scolaires où plus de séances sont proposées. Le modèle associatif et l’authentici­té du lieu en font un cinéma singulier, qui a même tapé dans l’oeil de Dany Boon, venu y diffuser deux avant- premières de ses films.

La Mairie du 6e s’est amourachée du petit cinéma de quartier. À chaque vacance scolaire, elle finance des places de cinéma à destinatio­n des familles du quartier, un succès assuré. La prochaine séance se tiendra le 27 avril à 16 h, avec la diffusion du film d’animation Vice Versa. Toute la programmat­ion est à retrouver sur cinemabell­ecombe. e- monsite. com

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Les bénévoles de l’associatio­n assurent l’accueil des clients, l’entretien de la salle, la projection et la diffusion des programmes.

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