La Tribune de Lyon

L’ONG qui se bat pour les droits des femmes au delà des frontières du 6e

- IRIS BRONNER

ans ses locaux de la rue Bossuet, l’associatio­n Regards de femmes lutte pour les droits des Femmes depuis bientôt 25 ans. Unique ONG féministe à Lyon et dans la Région, elle voit le jour en 1997 dans le 6e arrondisse­ment sous l’impulsion de Michèle Vianès, toujours présidente à l’heure actuelle, et d’une poignée d’autres femmes engagées. « À l’époque, il existait plusieurs associatio­ns féministes à Lyon, mais sans lien entre elles ni avec la population. On était convaincue­s qu’il fallait qu’on crée ce lien » , expose Michèle Vianès, qui est aussi enseignant­e à la retraite. Pour l’associatio­n, qui se définit comme « universali­ste » , les premiers combats portent sur les stéréotype­s de genre associés aussi bien aux femmes qu’aux hommes, ainsi que sur la parité profession­nelle et politique. Rapidement, ses actions s’élargissen­t vers l’internatio­nal.

DInternati­onal et local. En juin 1999, un premier colloque est organisé, à l’université Lyon 3, sur l’excision et l’utilisatio­n du viol comme arme de guerre avec la présence d’experts et expertes du Burkina Faso. « Personne n’en parlait il y a 20 ans, nous avons toujours été précurseur­s et lanceurs d’alerte » , appuie la présidente. Depuis 2010, la principale bataille de l’associatio­n consiste en la reconnaiss­ance du milliard de personnes dénuées d’état civil dans le monde. Le plaidoyer ( ou lobbying) auprès de ministres, de parlementa­ires, mais surtout de l’ONU s’avère être le levier privilégié de Regards de Femmes et de sa centaine de bénévoles. L’associatio­n est reconnue par l’institutio­n internatio­nale comme une ONG avec statut spécial, et sa présidente intervient chaque année à New York. Cette structure à l’aura internatio­nale ne boude pas pour autant l’échelon local. S’il n’y a pas d’accueil de femmes victimes de violence, « nous les orientons vers des associatio­ns de terrain » et l’associatio­n organise de nombreux événements dans l’arrondisse­ment. L’un des derniers en date : l’exposition de photos sur les femmes afghanes qui s’est tenue en mars dernier à la mairie du 6e. Par ailleurs, l’ONG reprendra bientôt ses traditionn­els cafés- débats mensuels dans le quartier. Les curieux sont invités à venir discuter : « On traite à chaque fois d’une thématique différente et c’est animé par des spécialist­es de la question, comme des universita­ires, des avocates » , précise la présidente. Le prochain portera sur le genre des cadeaux et se tiendra le 2 juin dans un lieu à définir.

Pour Michèle Vianès, la prostituti­on « n’est jamais un choix » , la GPA « est une exploitati­on du corps des femmes » , et le voile « une oppression » .

Des positions pas forcément partagées par l’ensemble des associatio­ns féministes actuelles, mais la présidente de Regards de Femmes s’en défend : « Nous défendons toutes les femmes victimes de violence, quel que soit leur origine ou leur milieu social. Notre fil conducteur a toujours été de libérer les femmes de toutes les formes de patriarcat, qu’il soit traditionn­el, coutumier ou religieux » .

 ?? ?? Michèle Vianès est présidente de L’ONG. L’un des principaux financeurs de Regards de femmes est l’organisati­on internatio­nale de la francophon­ie, en plus des subvention­s de l’État et de la Région.
Michèle Vianès est présidente de L’ONG. L’un des principaux financeurs de Regards de femmes est l’organisati­on internatio­nale de la francophon­ie, en plus des subvention­s de l’État et de la Région.

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