Quais du Rhône : des plantes filtrantes dans les miroirs d’eau
L’association des Espèces Parmi’Lyon a achevé son expérimentation Gabiodiv’ sur les berges du Rhône avec succès. « On a vraiment eu une envolée incroyable de la biodiversité. On est passés de six ou sept espèces végétales à plus d’une centaine, toutes venues spontanément et dont certaines sont menacées. Et pour les animaux, en quelques mois, on a vu arriver des espèces inféodées au cours d’eau : bergeronnettes, hérons cendrés, castors, libellules… » , apprécient Victorine de Lachaise et Quentin Brunelle. Forte de ce « prototype fonctionnel » , l’association va passer à la vitesse supérieure. Elle mijote cinq projets à Lyon pour 2022- 2023 voire, pour l’un, à un peu plus long terme. « Il existe 1 001 façons de végétaliser les berges, Gabiodiv n’est pas une fin en soi. » L’association va ainsi s’attaquer aux miroirs d’eau situés sur les quais sous le pont de la Guillotière : l’eau des nappes phréatiques déviées par la construction des parkings y passe, se charge en polluants avant d’être rejetée dans le Rhône. Des Espèces Parmi’Lyon a l’intention d’y installer un système d’épuration par les plantes sous la forme d’une sorte de tapis qui prendrait racine sans détruire le quai.
Autre idée en gestation, cette fois sur les basports bétonnés et inusités des quais de Saône : sur une tranche de 500 mètres, recréer des zones humides « et faire redécouvrir aux promeneurs le côté naturel de la Saône. Un partenariat avec l’Agence de l’eau et la Région est en bonne voie pour réaliser l’opération cette année » .
À un peu plus long terme, les Lyonnais souhaitent aussi remettre à la lumière du jour des tronçons de cours d’eau recouverts par l’urbanisation. Première cible : le Littré, dans le 9e arrondissement.