Vernaison, Irigny : le Vieux Rhône rendu à sa jeunesse
La Compagnie nationale du Rhône ( CNR) s’attelle actuellement à l’étude d’un chantier sur les communes de Vernaison et Irigny en rive droite du Rhône, sur le site « espace naturel sensible des eaux et lônes du Rhône » . Le but : redonner au fleuve ses airs d’ « avant » . Avant quoi ? Avant deux générations d’aménagements qui l’ont corseté. À l’origine, au XIXe siècle, le Rhône avait un lit mobile, des bras secondaires qui bougeaient au gré des crues. « On pouvait avoir parfois trois kilomètres de large. Pour la biodiversité, c’était intéressant. Ça permettait d’avoir tous les stades de végétation, des milieux annexes intéressants pour les poissons. Mais le Rhône était problématique pour la navigation » , explique Yoann Laffont, à la direction ingénierie et grands projets de la CNR. À partir de 1880, des ouvrages en enrochement libre sont installés dans le cours d’eau, en épis longitudinaux et transversaux, appelés « casiers Girardon » . Ils barrent des bras secondaires qui se comblent de sédiments, réduisent l’énergie en crue et stoppent les phénomènes d’érosion sur les marges du fleuve. Les digues, aussi, apparaissent avec le chemin de fer.
Puis, en seconde moitié du XXe siècle, intervient la CNR. Le barrage de PierreBénite, en 1966, modifie le paysage : une partie des eaux du Rhône alimente le canal réservé à la navigation et à la production hydroélectrique, entraînant une baisse du niveau historique et figeant l’évolution du fleuve. Or aujourd’hui, les casiers Girardon sont toujours là, alors même qu’ils n’ont plus de rôle protecteur de la navigation, puisque celle- ci se fait par le canal. Le but désormais est de les démanteler localement,
« de retrouver le processus d’érosion et de rouvrir les bras secondaires. Nous sommes en phase d’étude. Il y a des zones que l’on va rendre inaccessibles par ce processus. En intervenant, nous allons conduire localement à préserver ou supprimer des boisements, ou à en favoriser de plus jeunes » .
La CNR, maître d’ouvrage de l’opération, est encore en phase d’étude et de concertation, d’arbitrage sur les lieux exacts à cibler. « Si l’on recrée une île à tel endroit, est- ce qu’on la rend inaccessible, ou au contraire doit- on trouver le moyen de la connecter pour les usagers ? On y travaille. »
Elle vise un démarrage des travaux en septembre 2023.
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