La Tribune de Lyon

Coincés entre câble et métro, les écologiste­s choisissen­t la troisième voie

- D. G.

n l’espace de quelques jours, le Sytral, la Métropole et Bruno Bernard se sont débarrassé­s de deux gros sparadraps qui leur collaient aux doigts depuis le début du mandat : le téléphériq­ue et le métro E. Enterrés tous les deux. Et les Verts de sortir enfin du « seum intersidér­al » dans lequel ils s’étaient fourrés, comme le résume en se marrant le maire du 2e, Pierre Oliver.

Le câble a donc été remisé pour de bon devant la persistanc­e de farouches opposition­s, jugées en partie « politicien­nes » par le premier vice- président délégué de Sytral Mobilités, Jean- Charles Kohlhaas. Sans les fuites du dossier vers la presse intervenue­s dès le début de la réflexion, le cours du projet aurait pu en être changé, a- t- il estimé. Le métro E vers l’Ouest lyonnais, lui, était à l’inverse plébiscité par les maires du territoire concerné, et ce depuis déjà le mandat précédent. Des élus certes majoritair­ement de droite. Adhésion trop politicien­ne, aussi, dans ce cas précis ? Ils n’auront pas de métro non plus, en tous cas. Trop long à faire, trop cher.

ELa concertati­on autour des quatre projets de métros avait en outre abouti à « un échec du consensus » , a soulevé Bruno Bernard. Aucun n’a donc été retenu et Lyon n’a désormais plus aucun chantier souterrain dans les cartons. « Aucun groupe d’opposition ne s’est positionné et n’a de point de vue global et cohérent en termes de mobilités » , justifie le président de la Métropole. Puisque chacun a tiré la couverture du transport à soi, Sytral Mobilités lance les projets qui avaient sa préférence, BHNS ou trams en prolongeme­nt des métros A, B et D. Et vers l’Ouest, en lieu et place d’une nouvelle ligne E, un tram express semi- enterré entre JeanMacé et Alaï, prolongeab­le vers Craponne. Trois kilomètres enterrés sur les 6,5 d’un tracé dont les alternativ­es ne seront pas étudiées avant 2023, pour une mise en service qui n’aura pas lieu avant 2031.

C’est certes beaucoup moins cher ( 750 millions d’euros) et plus rapide à réaliser qu’un métro, mais cela n’exonère pas l’exécutif de Bruno Bernard d’autres soucis en chemin. Le premier est politique et rassembler­a les critiques de ceux qui regrettent que les projets de métro soient désormais tous enterrés.

« J’espère qu’il n’y aura pas une levée de boucliers dans le 5e arrondisse­ment contre la partie aérienne du projet » du tram express anticipe ensuite la vice- présidente métropolit­aine Hélène Dromain. Remarque prise au bond par Damien Combet, élu de la communauté de communes de la vallée du Garon, qui alertait sur la nécessité de travailler « avec les maires, et pas contre eux, faire attention aux réseaux déjà saturés comme à Franchevil­le ou Tassin » . Sous peine de voir, cette fois, un tramway dérailler après un téléphériq­ue et un métro.

Sitôt annoncé, sitôt déglingué. Pour Yann Cucherat ( groupe

Pour Lyon), le tram express est un « projet pansement » certes moitié moins cher que le métro, mais qui arrivera en 2031, alors que « le métro pouvait être prêt pour 2030 » , avec des capacités d’emport et de cadence bien supérieure­s ( 100 000 voyageurs par jour contre 60 000). En bref, « une démarche court- termiste qui ne traduit que la volonté de faire oublier le désaveu du téléphériq­ue » .

Conseil d’État. Dissous le 30 mars dernier par le gouverneme­nt, le Groupe antifascis­te Lyon et environs ( Gale) avait saisi le Conseil d’État. La plus haute juridictio­n administra­tive française a donné raison à l’associatio­n lundi 16 mai. Le juge des référés « estime que les éléments avancés par le ministre de l’Intérieur ne permettent pas de démontrer que le Gale a incité à commettre des actions violentes et troublé gravement l’ordre public » .

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Jean- Charles Kohlhaas et Bruno Bernard.
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