On apprécie ( un peu) ce que vous faites
De Philippe Guillard ( Fr, 1 h 31), avec Gérard Lanvin, Artus, Lou Chauvain…
Gérard Lanvin incarne son propre rôle alors qu’il se rend dans le sud de la France pour un tournage, dans ce film coécrit par… lui- même ( et son pote, Philippe Guillard) ! On n’est jamais moins bien servi que par soi- même : le scénario assez creux ( ceci explique cela ?) est une bonne excuse pour croiser la route de son fan Momo et étaler tout le long du film un comique de caractère et de situation qu’Artus maîtrise avec un naturel désarmant. Ce fan un peu trop fan va donner une leçon d’humilité à un Lanvin fatigué de sa notoriété ( voire fatigué tout court), jouant parfaitement le personnage du boulet attachant.
Les moyens déployés par la production se retrouvent dans la qualité des plans. Dommage, on ne les retrouve pas ailleurs. La trame tourne en rond et n’est ravivée que par les élans burlesques d’Artus et d’Antoine Bertrand dans le rôle du réalisateur loufoque.
Poussif. Philippe Guillard a un faible pour les accents : québécois, américain, belge, il y en a pour tous les goûts. Mais bon, niveau dialogue, ça s’arrête un peu là. On n’échappera pas à la romance à laquelle personne ne croit entre le gros boulet de service et la jolie assistante de réalisation ( cheveux au vent dans des plans au ralenti d’un attendu inégalable). Côté premier rôle, Gérard Lanvin se taille un personnage de gros dur au coeur tendre qui ne sait rien refuser à son acolyte d’infortune, parce qu’il est comme ça Gérard, il ne sait pas dire non. L’éternel clown triste du cinéma français, de Trois zéros à Camping, évolue dans une narration qui ne manque pas d’humour ( un peu potache certes, mais humour quand même). Sans véritable direction, difficile de tenir la cadence quand ce long métrage ne repose que sur un second rôle et… le cachet de sa tête d’affiche.