La Tribune de Lyon

Villa Marguerite | la gourmande

Avenue des Frères Lumière, Lyon 8e

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À quelques centaines de mètres de la villa Lumière se démarque

une autre bâtisse dont l’histoire est liée à la grande famille d’inventeurs. C’est au 57 avenue des Frères- Lumière que l’on retrouve

la villa Marguerite, construite au début du XXe siècle dans ce même style influencé par l’Art nouveau. La résidence était initialeme­nt

destinée à la soeur cadette, France Lumière, mais devint finalement le lieu de résidence de Marguerite, l’épouse d’Auguste Lumière.

Union. La villa Marguerite représente la concrétisa­tion des liens unissant les familles voisines : les Lumière et les Winckler. Leur union est scellée à la fin du XIXe siècle par les deux

pères, Antoine Lumière et Alphonse Winckler, brasseur alsacien installé à Lyon. Sur les six enfants Lumière,

quatre se marient avec des enfants Winckler, ce qui ne manque pas d’amuser Antoine : « À eux six, ils

n’auront que deux belles- mères ! »

En 1893, Louis Lumière épouse alors Rose Winckler tandis qu’Auguste

épouse Marguerite Winckler

( qui donnera son nom à la villa).

Un nom en hommage. Alors que les deux frères aînés habitent deux villas jumelles, voisines de celle de leur père,

lui se fait construire le « Château » , qui devint plus tard la villa Lumière. La villa Marguerite s’implante

dans un cadre symbolique­ment plus important, celui d’un quartier

occupé par la société Lumière. C’est très certaineme­nt sa longévité ( 1874- 1963) qui valut à Marguerite sa place au sein de la famille, et

concourut à donner son nom à la villa. Jusqu’à son décès à l’âge de 89 ans, Marguerite Lumière fut la mémoire vivante de la famille, et ce,

sur trois génération­s. De nombreuses autochrome­s ( système de photos

restituées en couleur, breveté par les frères Lumière en 1903) de famille la présentent souriante, avec ses petites

lunettes qui la caractéris­ent. Son don de musicienne fait d’elle une pianiste

et organiste talentueus­e, qualité qu’elle transmettr­a à ses descendant­s.

À table.

En 2013, la villa est rachetée par le groupe Paul Bocuse pour être transformé­e en restaurant composé de trois salles à manger et plusieurs salons particulie­rs décorés par l’architecte d’intérieur et designer lyonnais Alain Vavro. « L’objectif était de ne pas trahir l’esprit de

cette sublime demeure » , confie- t- il. Ainsi, l’Art nouveau emblématiq­ue des grandes demeures du début du XXe siècle a été conservé autant que possible. La climatisat­ion

et le chauffage ont été installés via les placards et aérations pour

être « efficaces et invisibles » ,

raconte l’architecte d’intérieur. Pour les gourmets souhaitant profiter du cadre fastueux qu’offre le restaurant,

les tableaux de Marguerite Lumière ainsi que l’escalier monumental à l’entrée de la villa ont été conservés quasiment en l’état. Les chambres du couple ont été remplacées par des salons de réception

et un bar, tandis que le centre de la maison a été modernisé pour servir

les besoins des cuisines Bocuse.

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