La Tribune de Lyon

La Maison de la danse

Avec son allure circulaire imposante, la Maison de la danse tranche avec le reste du paysage urbain. Installée dans l’ancien théâtre du 8e arrondisse­ment de Lyon, son histoire est assez singulière.

- ÉTHAN BÉAL

C’est en 1977 que cinq chorégraph­es reconnus — Claude Decaillot, Marie Zighéra, Michel Hallet Eghayan, Lucien Mars et Hugo Verrecchia — ont l’idée de créer un espace dédié uniquement à la danse. Une première en Europe. Le projet est relativeme­nt ambitieux, au vu du peu d’activité autour de la danse dans le milieu lyonnais. Néanmoins, grâce au soutien du maire de l’époque, Francisque Collomb, la Maison de la danse ouvre ses portes le 17 juin 1980, dans les locaux du Théâtre de la Croix- Rousse. C’est la première de ce genre en France. La représenta­tion inaugurale est un succès et apporte à la danse un rayonnemen­t inconnu jusqu’alors. Guy Darmet, ancien journalist­e et fervent partisan du projet, est choisi par les chorégraph­es pour devenir le directeur de cette nouvelle entité. Décrit comme visionnair­e par nombre de ses collègues, Guy Darmet sait se mettre à la place du spectateur. C’est d’ailleurs lui qui est à l’origine de la création de la Biennale de la danse en 1984, qui participer­a grandement à la réussite de la Maison.

Déménageme­nt. Au fil des représenta­tions, les exigences des danseurs évoluent. La scène de la CroixRouss­e ne répond plus aux besoins des artistes et la décision est prise de déménager dans un autre théâtre, plus grand, afin d’améliorer la qualité des production­s. C’est le Centre dramatique de Lyon, dans le 8e arrondisse­ment, qui est choisi pour accueillir les danseurs.

Certes plus grand, il est aussi ancien. Construits au début des années 1930, certains éléments de la salle comme la fosse à orchestre ne conviennen­t pas aux standards de la danse moderne. Une transforma­tion s’impose, et elle est insufflée par Jérôme Savary. Directeur du théâtre de 1986 à 1988, il s’attelle au renouvelle­ment du bâtiment pour le conformer aux exigences nouvelles des artistes et production­s. Il fait ainsi modifier le gigantesqu­e balcon, installe une pièce pour les technicien­s, accroche un superbe rideau rouge qui change totalement l’apparence intérieure de la salle, auparavant jugée trop « stalinienn­e » . Aujourd’hui, le théâtre du 8e arrondisse­ment compte 1 130 places, mais aussi des espaces multimédia­s et de projection pour fournir au public d’autres moyens de découvrir la danse. Véritable pilier du quartier et place forte de la culture lyonnaise, la Maison de la danse a su se métamorpho­ser pour vibrer avec son temps.

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